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Enquête

L’ÉPARGNE SALARIALE SE VEUT PLUS ACCESSIBLE

Enquête | publié le : 21.01.2014 | H. T., LAURENT POILLOT

Moments clés de la vie des entreprises concernées, « les opérations d’actionnariat salarié réconcilient capital et travail et sont l’occasion d’une large communication sur leurs activités », explique Olivier de Fontenay, associé fondateur chez Debory Eres (épargne salariale, retraite d’entreprise et actionnariat salarié). Mais elles s’accompagnent d’une documentation légale « tellement précise que cela en devient incompréhensible », convient-il. L’exer-cice, pour l’employeur, consiste donc à « rendre le sujet accessible, sans le tronquer ». Ceux ayant une culture de l’actionnariat salarié sont passés maîtres dans cet art.

Avec 12 plans d’augmentation du capital depuis 1995 et 26 pays couverts, l’actionnariat salarié est complètement intégré aux us et coutumes de Schneider Electric. Au fil du temps, l’entreprise s’est dotée de tous les outils d’information : brochures, site Internet fréquemment actualisé, numéros dédiés, correspondants par pays, simulateur pour permettre aux salariés de comprendre les tenants et aboutissants de leur investissement, etc.

Salariés-investisseurs

Ainsi, « l’action Schneider est un point de ralliement pour tous les collaborateurs, explique Caroline Labregère, directrice de l’épargne et de l’actionnariat salarié. Chaque trimestre, le Pdg, Jean-Pascal Tricoire, s’adresse aux salariés par vidéo interposée et commente les résultats du groupe en ayant à l’esprit qu’ils sont aussi des investisseurs ».

À chacun sa méthode : le laboratoire Pierre Fabre a, de son côté, misé sur un serious game (le Ruscus Business Game) pour faire comprendre aux salariés l’incidence des décisions de gestion sur l’action (lire Entreprise & Carrières n° 1132).

Pour Mathieu Berrivin, responsable marketing et supports à Amundi, cette logique de communication et d’information déployée autour de l’actionnariat salarié se diffuse à l’épargne salariale dans son ensemble. « L’aspect assistance à communication est très regardé dans les appels d’offres », convient Hubert Clerbois, consultant associé chez EPS Partenaires. Car les entreprises doivent toutes faire face au même problème : en dépit de l’information obligatoire que les employeurs sont tenus de délivrer sur chacun des dispositifs, la plupart des salariés ont une mauvaise connaissance de ces mécanismes. Que peuvent-ils placer ? Comment ? Sur quels fonds ?

Des questions d’autant plus délicates que, pour Boris Thieury, fondateur d’Alias Comm’ RH, « les salariés ont tendance à se méfier de tout ce qui est “financier”. Il y a une hésitation à placer les sommes issues de la participation et de l’intéressement. Soit par méconnaissance des avantages des dispositifs, soit parce que ces sommes ont été intégrées au budget familial », observe-t-il. Et, lorsqu’ils décident d’épargner, « en général, ils ne veulent pas prendre de risques, ajoute Hubert Clerbois. Du coup, ils investissent sur des fonds monétaires qui ne rapportent quasiment rien. Ce qui est dommage sur un horizon retraite. Mais il est difficile de les convaincre d’aller vers plus de risques, donc plus de rendement », admet-il.

Pour les éclairer, les gestionnaires financiers de l’épargne salariale se sont lancés dans la bataille de l’information. Sites Web dédiés, plates-formes téléphoniques, informations personnalisées… Les services à l’épargnant s’étoffent. « Avec notre plate-forme*, on est dans l’esprit du compte bancaire. On consulte, on effectue des opérations avec un reporting en temps réel, et on a accès à des simulateurs selon le projet d’épargne que l’on veut travailler, illustre Mathieu Berrivin. Nous essayons de faire prendre conscience aux épargnants de tout le potentiel des dispositifs dont ils bénéficient. »

Certaines entreprises font elles-mêmes de gros efforts de pédagogie. C’est le cas d’Accor, qui a refondu toute sa communication sur l’épargne salariale, en concevant une brochure simplifiée en guise d’introduction (lire p. 26). D’autres optent pour le mode ludique. C’est l’option choisie par Danone, qui a mis sur pied avec EPS Partenaires, il y a trois ans, une formation mixant apports théoriques et jeux (lire Entreprise & Carrières n° 1158). Proposé dans le cadre du DIF pendant le temps de travail, le programme est destiné à tous les salariés qui souhaitent monter en compétence sur l’épargne d’entreprise. Il a depuis séduit une poignée de grandes entreprises.

* <www.amundi-ee.com>

Auteur

  • H. T., LAURENT POILLOT