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Enquête

LE CHOIX D’UNE COMMUNICATION GLOBALE

Enquête | publié le : 21.01.2014 | L. P.

Depuis 2011, l’entreprise recourt de manière systématique au bilan individuel de rémunération, afin que les salariés n’aient pas que leur salaire de base dans le viseur mais se tournent aussi vers le plan d’actionnariat et raisonnent en termes de package de rémunération.

Depuis bientôt trois ans, les 20 000 salariés de Michelin en France reçoivent, par courrier, un document détaillant tous les éléments de leur rémunération, directe et indirecte, qu’ils ont perçus durant l’année. Ce bilan individuel de rémunération comprend trois chapitres : le salaire de base, les éléments variables et les avantages sociaux. Le tout sur quatre pages.

La DRH de Michelin l’a mis en place de façon systématique en 2011, après avoir beaucoup communiqué sur le changement du régime de retraite complémentaire. L’ancien système à prestations définies basculait alors sur un système à cotisations définies, qui avait fait débat, mais que la direction avait finalement privilégié pour que les salariés disposent d’une portabilité de leurs droits en cas de rupture du contrat de travail – une précaution utile.

Depuis, le parti pris de Michelin est d’avoir, de manière constante, une communication globale sur la rémunération : « Notre volonté de présenter ensemble les trois axes de la rémunération répond à un souci de cohérence, car chacun d’eux a une finalité différente », expose Stéphane Roy de Lachaise, le DRH France.

La participation au plan 2013 d’actionnariat de l’entreprise sera mentionnée dans la deuxième rubrique, celle des variables, où chaque salarié retrouve aussi les primes d’atteinte d’objectifs, l’intéressement, la participation et la prime de partage des profits (714 euros par salarié en 2012, en moyenne).

L’impact d’un outil personnalisé

Stéphane Roy de Lachaise estime que ce document recouvre la même efficacité pédagogique que les autres outils de communication dont disposent toutes les grandes entreprises, à savoir l’intranet, les contenus télévisuels, les magazines et les notes internes. Mais il considère que son impact est plus fort, car il est de tous les outils celui qui est le plus personnalisé : « D’une année sur l’autre, le salarié peut voir comment évolue l’ensemble de sa rémunération, y compris, par exemple, les actions abondées issues du plan d’actionnariat salarié. Ce document de bilan nous permet de montrer à chaque salarié l’attractivité globale de la rémunération chez Michelin, et pas seulement l’aspect salarial. »

Autre levier : le terrain. Dans les mois précédant la souscription au plan d’actionnariat salarié, Michelin s’était une nouvelle fois appuyé sur son réseau de 200 salariés relais (10 % de l’effectif France) formés pour expliquer l’offre. La direction avait pris soin de trouver des volontaires parmi toutes les catégories d’emploi. Et, pour donner un coup de pouce à leur argumentation, elle leur avait fourni des tablettes numériques embarquant des présentations prêtes à l’usage, ainsi qu’un petit simulateur. « L’explication directe, apportée par des collègues de travail entre eux, est une formule qui a très bien fonctionné lors du précédent plan de 2008. Nous n’avons fait que renforcer ses aspects pratiques », estime le DRH.

Moyennant quoi, les souscripteurs auraient été plus nombreux : 54 % des salariés du groupe, et parmi eux 60 % des effectifs en France, soit 12 000 personnes. Un taux jugé excellent par le DRH, qui observe dans la plupart des entreprises de taille comparable des scores oscillant de 20 % à 25 %. Certes, l’offre a été aussi un peu plus incitative. L’entreprise a abondé 75 % du montant des cinq premières actions, 50 % de la sixième à la dixième action, 25 % de la onzième à la quinzième, puis proposé une décote de 20 % au-delà. Au regard de la direction, l’actionnariat salarié n’est pas suffisamment développé. Les salariés de Michelin sont en effet assez peu représentés dans le capital de l’entreprise. Leur part n’est que de 1,6 %, contre près de 4 % à Total et 8 % à Saint-Gobain.

MICHELIN

• Activité : pneumatiques et services liés aux voyages.

• Effectif : 120 000 salariés.

• Chiffre d’affaires : 21,6 milliards d’euros en 2012.

Auteur

  • L. P.