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Les salariés en demandent davantage

Actualités | publié le : 21.01.2014 | CATHERINE DE COPPET

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Les salariés en demandent davantage

Crédit photo CATHERINE DE COPPET

Une étude menée par l’institut CSA pour SalonsCE sur la qualité de vie au travail dans et hors de l’entreprise souligne les attentes fortes des salariés en termes de conditions de travail et de reconnaissance. Un message adressé tant aux directions qu’aux IRP.

Quelles sont les attentes des salariés concernant la vie au travail ? Comment les efforts fournis par les entreprises dans ce domaine sont-ils perçus par les salariés ? Quel rôle les comités d’entreprise peuvent-ils jouer dans ce domaine au sein de l’entreprise ?

L’étude de l’institut CSA pour SalonsCE, intitulée “Lab’SalonsCE” et publiée le 16 janvier, apporte quelques éléments de réponse en croisant les perceptions des salariés et des élus de comité d’entreprise sur la vie au travail et hors travail, mais aussi en évaluant la relation des salariés à leur comité d’entreprise (CE). Réalisée à l’automne 2013 auprès de 1 010 salariés et 334 élus de CE, enrichie d’une analyse qualitative, l’étude révèle dans un premier temps que la moitié des répondants, salariés (48 %) comme élus de CE (53 %), jugent les évolutions en matière de qualité de vie au travail plutôt ou très négatives. Les 50-65 ans portent le jugement le plus négatif (61 %) alors que les plus jeunes (18-34 ans) sont les plus positifs (56 %). « Cette information n’est pas à négliger pour les directions, souligne Bernard Yves, directeur de la communication de SalonsCE. L’insatisfaction dans l’entreprise est importante, alors même que les conditions de travail sont un sujet susceptible d’être plus facilement abordé dans la négociation sociale en temps de crise, contrairement aux rémunérations, par exemple. »

Entretenir et animer la communauté de travail

Selon l’étude, trois sujets principaux font l’objet d’insatisfaction: les conditions de travail, la reconnaissance et le développement personnel, et enfin la qualité des relations sociales.

Chez les élus de CE, ceux ayant plus de dix ans d’ancienneté placent la reconnaissance et le développement personnel au premier rang. « Ces attentes vis-à-vis de la vie au travail soulignent un besoin naturel des salariés et des élus, qui les placent véritablement comme citoyens de l’entreprise, commente Bernard Yves. Il s’agit ici d’un message pour toutes les IRP [institution représentatives du personnel], qui doivent travailler à entretenir et animer la communauté de travail. »

Autre enseignement remarquable de l’étude, la divergence des points de vue sur les prestations du comité d’entreprise. En effet, 58 % des salariés estiment être bien informés sur les offres et services du CE, alors que 88 % des élus pensent que l’information est satisfaisante.

Un chiffre à mettre en rapport avec le ressenti des élus de CE, pointé par l’étude : les exigences de la part des salariés sont perçues comme croissantes, accompagnées parfois d’une forme d’ingratitude. « Selon les élus, le rôle économique du CE comme interlocuteur de la direction est précisément ce qui est le moins valorisé, alors qu’il prend la majeure partie du temps, décrypte Bernard Yves. Le salarié semble en demander toujours plus du côté du culturel et du social, ce qui conduit les élus à délaisser l’information sur leur rôle économique, alors même que les salariés sont en demande. » De quoi alerter les CE sur leurs difficultés de communication…

Enfin, l’intérêt de l’étude SalonsCE-CSA consiste à aborder la question de la qualité de vie “hors entreprise”. La moitié des salariés interrogés et 61% des élus jugent négatives les actions des entreprises en ce sens, malgré la multiplication des programmes de services ou work life programs (conciergerie, crèche d’entreprises, etc.).

Lien entre l’extérieur et le travail

Trois champs d’action restent peu exploités par les CE selon les salariés : la mobilité et les transports, le logement et les services aux familles. Plus de 40 % des répondants estiment que ces champs ne sont pas du tout couverts par l’action du CE. « Ces attentes sont à mon sens structurelles. Elles touchent à des domaines qui font le lien entre l’extérieur et le travail, et sont liées à l’accentuation des contraintes au travail, pointe Bernard Yves. Les CE doivent envisager des réponses. »

Précisément, l’étude propose des pistes sur les actions envisageables par les CE eux-mêmes dans ces domaines : covoiturage, aide à l’entretien du véhicule, aide juridique, partenariats avec des agences immobilières et des entrepreneurs, avance du dépôt de garantie, etc. « Il est intéressant de noter que toutes ces propositions relèvent du conseil et de l’accompagnement, indique Bernard Yves. Les CE pourraient par ce biais se remettre dans le jeu du lien social en rebondissant sur cette approche sociétale. » Une perspective intéressante, à condition que les directions s’emparent aussi de ces sujets.

Auteur

  • CATHERINE DE COPPET