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LE CRÉDIT IMMOBILIER DE FRANCE RECLASSE SES SALARIÉS AVANT LE PSE

Pratiques | publié le : 14.01.2014 | MARIETTE KAMMERER

Un accord de mobilité externe offre des garanties aux salariés qui retrouvent un emploi avant leur licenciement, dont une clause de retour et le maintien de leurs indemnités.

Même si le premier PSE du Crédit Immobilier de France (CIF) n’est pas encore ouvert, 200 salariés ont déjà été reclassés par anticipation, ayant retrouvé un emploi dans une autre entreprise. Pour ce faire, le CIF a négocié en avril 2013 un accord sur la mobilité externe par suspension du contrat de travail. Il a été signé par tous les syndicats représentatifs – Unsa, CFDT, CFTC, SNB-CFE-CGC.

« Nous nous sommes inspirés de la loi sur la sécurisation de l’emploi concernant la mobilité externe volontaire, explique France Gielen, DRH. Notre but est d’anticiper les reclassements et de faciliter le retour à l’emploi avant même l’ouverture du premier PSE, en faisant du temps un allié. »

L’accord couvre toute l’UES, les 15 entités du CIF, même s’il visait en premier lieu les salariés de l’activité production, qui est la première à fermer et dont le PSE va s’ouvrir en 2014, entraînant quelque 1 200 suppressions de postes. En vertu de cet accord, tous les salariés qui signent un contrat de travail chez un autre employeur restent salariés du CIF, mais leur contrat de travail est suspendu. Une clause de retour leur donne ensuite deux ans pour se décider : soit quitter le CIF définitivement, soit, en cas d’échec de leur projet, revenir dans l’entreprise et réintégrer le PSE. « Dans tous les cas de figure, ils bénéficieront des mêmes indemnités de licenciement, souligne Gérard Fournet, délégué syndical central CFTC. Ce point-là était essentiel pour nous, et nous avons pris toutes les garanties pour sécuriser cette démarche originale d’anticipation du reclassement. »

Des offres réservées

Pour faciliter le placement de ses salariés, le CIF a signé des protocoles de partenariat avec la Banque Postale d’une part et avec la Fédération française des banques (FFB) d’autre part. « La Banque Postale s’est engagée à réserver sur deux ans 300 offres d’emploi en priorité à nos salariés », indique France Gielen. Ces offres sont publiées en exclusivité pendant un mois sur l’intranet du CIF, avant d’être publiées ailleurs. Ensuite, les modalités de recrutement sont les mêmes que pour n’importe quel candidat.

Le partenariat avec la FFB ne comporte pas d’obligation : « Les entreprises peuvent nous communiquer des offres si elles le souhaitent, et nous pouvons leur adresser un mini-CV de nos salariés afin qu’ils figurent dans leur vivier de candidats », ajoute la DRH.

La démarche n’est pas vaine puisque, à ce jour, sur les 200 salariés qui ont signé un contrat de travail chez un nouvel employeur, 70 % travailent dans le secteur bancaire, dont une majorité à la Banque Postale. « En 2014, nous comptons également sur les opportunités de reclassement qui s’ouvriraient pour nombre de salariés, via la création d’entreprise, dans les métiers du courtage, qui sont des métiers en émergence. Des acteurs ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour les profils de nos collaborateurs », précise France Gielen.

Fin décembre, les partenaires sociaux négociaient les mesures sociales du PSE, celui de 2014 et les suivants, afin que tous les salariés soient traités de la même façon et fixés rapidement sur leur sort. Rappelons qu’une résolution de la Commission européenne a ordonné la fermeture du CIF par extinction, ce qui signifie l’arrêt de toutes ses activités, étalé sur une période de vingt-deux ans.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER