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HANDICAP : APICIL BAT SES RECORDS D’EXEMPLARITÉ

Pratiques | publié le : 14.01.2014 | LAURENT POILLOT

L’assureur a signé avec l’Agefiph une convention sur l’emploi des personnes handicapées pour inscrire ses efforts dans la durée, alors qu’il dépasse largement son obligation légale.

Il est de bon aloi, pour un organisme de prévoyance et de retraite complémentaire, d’afficher une politique sociale offensive en matière de handicap. Le groupe Apicil (1 300 salariés) est devenu exemplaire dans ce domaine. Depuis trois ans, les ajustements successifs opérés par la DRH ont permis de faire passer le taux d’emploi de 4,25 % en 2010 (soit le niveau moyen du secteur), à 7,1 % en 2012. Apicil a quasiment réalisé son obligation rien qu’avec l’emploi direct : 5,6 %, contre 1,6 % de part d’emploi indirect. L’entreprise tient à maintenir ce niveau même si elle s’engage fortement, par ailleurs, dans des actions de mécénat social et de soutien au monde handisport.

De la sensibilisation à l’accompagnement

La convention qu’elle a signée le 19 novembre 2013 avec l’Agefiph vise à inscrire ses efforts dans la durée : « Nous aurions pu nous en tenir aux actions que notre comité de direction met en œuvre, souligne Franca Sornin, la responsable emploi et diversité. Mais les formaliser devant l’Agefiph nous engage davantage. Nous voulions que nos objectifs se traduisent par des mesures à suivre dans le temps. »

Ces objectifs sont inscrits dans un document que la direction ne veut pas communiquer, à cause des données financières qu’il contient. Apicil s’en tient à un affichage de ses pratiques, dont certaines commencent seulement à prendre pleinement effet. Elles ont été regroupées en six volets : sensibilisation et formation, information et communication, recrutement et intégration, accompagnement des parcours professionnels, maintien dans l’emploi et collaboration avec le secteur protégé.

Les objectifs sont le plus souvent exprimés en pourcentage. C’est le cas des recrutements. Apicil se promet, d’année en année, d’atteindre 13 % de recrutements de personnes handicapées en CDI, 6,25 % en CDD, 8 % en alternance et 17 % de stagiaires. Afin d’éviter les ruptures en cours d’intégration, la DRH organisera du tutorat à la demande, pour tout nouveau travailleur handicapé qui le souhaite.

Une autre mesure chiffrée concerne le maintien dans l’emploi, que l’institution veut pérenniser au bon niveau de 80 % mis en évidence dans les bilans des trois dernières années. Pour conserver ce score et éviter les licenciements pour inaptitude, Apicil crée une procédure d’alerte à l’initiative du médecin du travail. Celui-ci pourra réunir le salarié, son manager, la RH et le Sameth pour débattre des mesures adaptées à la situation du salarié concerné (par exemple en étudiant un aménagement de poste ou un repositionnement dans l’entreprise via une formation). Ce groupe pourra se réunir pour établir un bilan à trois mois, puis à neuf mois.

La DRH se promet par ailleurs d’exercer une plus grande vigilance sur les carrières « pour que les personnes ne mettent pas de frein sur leur capacité à évoluer », souligne Franca Sornin. Apicil ajoute un dispositif supplémentaire aux entretiens individuels et de deuxième partie de carrière : le bilan perspective. Il sera réalisé par le service RH pour accompagner les personnes handicapées dans leurs choix d’évolution.

À côté de ces mesures personnalisées, la direction accentue ses moyens en matière de sensibilisation au handicap, un domaine jusqu’ici peu investi. Apicil va ouvrir sa politique de formation à des actions permettant de corriger les représentations “bloquantes”, que l’entreprise elle-même a mises en évidence grâce à des enquêtes internes. Simultanément, la communication interne a été repensée pour que les messages essentiels soient diffusés à des moments opportuns : « On s’est fixé des périodicités pour parler du handicap, notamment dans l’ordre du jour des réunions d’équipe », explique Franca Sornin. Il sera aussi question de faire témoigner les salariés, sous forme d’affichage ou de vidéo. Ces campagnes internes s’accompagneront de mesures d’opinion, pour apprécier le niveau d’acceptation des salariés.

S’agissant, enfin, des partenariats avec le secteur protégé, Franca Sornin se montre modeste : « Dans ce domaine, nous partons quasiment de zéro. Notre objectif est d’atteindre 16 unités bénéficiaires, contre 7 aujourd’hui. » L’Agefiph ne lui en tiendra pas rigueur. La dernière simulation d’Apicil, pour 2013, faisait état d’un taux d’emploi de 8,1 %.

Auteur

  • LAURENT POILLOT