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LA FRANCE DÉPENSE MOINS EN FORMATION

Actualités | publié le : 14.01.2014 | LAURENT GÉRARD

La part de PIB consacrée à la formation continue est en décroissance depuis trois ans, mais les dépenses directes des entreprises restent dynamiques.

Mauvaise nouvelle : l’effort relatif de formation de la France, proportionnellement à sa richesse, est en décroissance. La part du PIB consacrée à la formation professionnelle continue et à l’apprentissage ne cesse de baisser sur les trois dernières années étudiées* par la Dares : 2009, 2010, 2011.

« Entre 2009 et 2011, la dépense nationale de formation a nettement ralenti : + 0,3 % entre 2009 et 2010 et + 1,4 % entre 2010 et 2011, après des hausses supérieures à 5 % les trois années précédentes. Le ratio entre les dépenses de formation et le PIB se replie donc en 2011 pour atteindre 1,60 % après 1,63 % en 2010 et 1,67 % en 2009 », constate le service d’analyse du ministère du Travail.

L’effort financier absolu d’une année sur l’autre est cependant en croissance : 31,95 milliards d’euros ont été consacrés à la formation professionnelle continue et à l’apprentissage en 2011, contre 31,51 en 2010.

L’État réduit ses dépenses

Ce constat d’un moindre effort relatif de formation est surtout dû à la baisse de la dépense de l’État de 1 % (15 % de la dépense totale), après une hausse de 8 % en 2010. De plus, reconnaît la Dares, cette baisse aurait pu être plus importante si elle n’avait pas « été atténuée par le recours à un prélèvement de 300 millions d’euros sur le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) ». Et, quand la Dares précise que « les interventions de l’État en direction des actifs occupés et des demandeurs d’emploi progressent, tandis que les crédits destinés à la formation des jeunes reculent », c’est bien parce que les fonds prélevés sur le FPSPP ont été fléchés vers ces premiers publics. Ce constat laisse songeur sur le futur financement du CPF (lire p. 12).

Évolutions contrastées pour les jeunes

Réconfortantes en revanche sont les dépenses des entreprises, qualifiées de « particulièrement dynamiques » : + 3,6 % pour les actifs occupés du secteur privé, malgré un léger recul en direction du public jeunes (- 1 %), avec des évolutions différentes pour l’apprentissage (+ 4 %) et la professionnalisation (- 6 %).

Globalement, en 2011, la dépense des entreprises a atteint la somme de 13,7 milliards d’euros. Mais avec une progression plus importante du financement effectué directement par les entreprises (+ 6,5 %) par rapport à celui réalisé via les Opca (+ 0,3 %).

Cette accentuation des dépenses directes est encore plus forte dans les entreprises de plus de 10 salariés : 45 % de leurs dépenses sont directes (+ 2 points), alors que celles transitant via les Opca baissent d’un point (39 %). Ainsi, l’écart entre les deux formes de dépenses s’accroît : il est de 7 points en 2011, contre 4 en 2010, après s’être réduit de 19 points en 2005 à 3 points en 2009.

Pour autant, toutes entreprises et tous publics confondus, la part de financement passant par les Opca ne baisse que d’un point en 2011, pour atteindre le taux de 46 %.

* <http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2013-080.pdf>

Auteur

  • LAURENT GÉRARD