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Laisser l’ancien derrière soi

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 24.12.2013 |

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Laisser l’ancien derrière soi

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Contrairement à ce que disent les médias, de nombreuses entreprises sont en transformation active afin de réagir face à la crise. Refusant la morosité, les salariés s’engagent avec beaucoup de bonne volonté ; ils pressentent une année prochaine plus tonique et entrevoient le potentiel d’un nouveau monde qui ne demande qu’à naître. Mais, comment bâtir du neuf si l’on ne tourne pas des pages ? En effet, la méthode la plus efficace est de dire adieu à l’ancien, à tout ce qui n’est plus adapté, afin d’avancer vers une réalité plus enrichissante, plus satisfaisante.

Adieu donc les méthodes de travail d’hier, le style « je donne des directives et je contrôle ». Les salariés méritent mieux et ils sont d’ailleurs de plus en plus compétents. Il est temps de leur faire confiance, d’écouter leurs suggestions, de les responsabiliser, de construire des solutions ensemble. Le manque de confiance en soi empêche souvent de s’ouvrir aux autres et de déléguer. On croit l’inverse, pourtant. Qui n’a pas déjà entendu : « Cette personne n’a confiance qu’en elle-même, c’est pour cela qu’elle a du mal à faire confiance aux autres » ? En fait, c’est faux : quand on veut tout contrôler par soi-même, c’est justement que l’on doute, que l’on a peur : peur de ne pas savoir faire face à l’imprévu, peur d’être déçu par le travail d’autrui, peur des conséquences d’une tâche imparfaite, peur d’écorner son image face aux autres. Manager ou collaborateur, sur tous ces aspects, chacun peut largement progresser.

Adieu la rigidité du cadre de travail ancien. Les salariés sont nomades, les horaires peuvent être flexibles, on sait travailler à distance, le partage de dossiers est très efficace, un collaborateur connaissant bien le sujet peut remplacer son manager en réunion : les méthodes peuvent donc s’assouplir. Osons écrire les pages de demain, c’est plus enthousiasmant que de perpétuer celles d’hier !

Adieu la méfiance face au numérique. Le monde devient digital, tous les aspects de notre vie sont imprégnés de technologie, et nous n’arrêterons pas la vague en critiquant ceux qui encensent la révolution numérique. Familiarisons-nous plutôt avec ces nouveaux usages, testons les nouveaux services pour apprendre. Nous ne sommes pas obligés de tout apprécier, mais au moins, nous parlerons en connaissance de cause.

Adieu les positionnements supérieur-inférieur, « je suis plus fort que toi », « le mien est mieux que le tien », « j’aurai le dernier mot ». Ces styles de communication qui infériorisent l’autre sont épuisants. La coconstruction et la collaboration devenant vitales pour l’avenir de l’entreprise, les vieilles attitudes de positionnement sont obsolètes. Mais elles continuent de nous tenter. Là aussi, à nous de tourner une page.

Adieu l’illusion de la bonne solution. Plutôt que d’expérimenter et de tester, l’esprit français aime réfléchir, espérant ainsi trouver “la” bonne manière d’agir. Dans un monde simple, c’est envisageable ; dans un quotidien devenu vraiment complexe, il n’y a plus de “bonne solution”. Ce sont plutôt des pistes à explorer, l’esprit doit s’adapter. On le sait bien pourtant : on n’apprend pas à nager en réfléchissant sur le bord, mais en pratiquant des mouvements dans la piscine.