Le 11 décembre, le conseil d’administration du groupe Safran a voté la mise en place d’un régime de retraite supplémentaire à prestations définies pour 380 cadres dirigeants à compter du 1er janvier 2014.
Mais ces retraites chapeaux pourraient ne jamais voir le jour si le gouvernement prête l’oreille à l’intersyndicale, qui a envoyé un courrier au ministre de l’Économie Pierre Moscovici et à celui du Redressement productif, Arnaud Montebourg : « Compte tenu de vos positions sur les retraites chapeaux […] et du fait que l’État est le premier actionnaire de Safran, nous ne comprenons pas comment le conseil d’administration a pu prendre une telle décision », ont écrit les représentants de la CFDT, de la CFE-CGC, de la CGT et de FO.
Au regard des 70 millions d’euros provisionnés par le groupe PSA pour la retraite de Philippe Varin, les 3 millions d’euros en jeu chez Safran semblent presque raisonnables. Mais ces chiffres sont contestés par l’intersyndicale, convaincue que le coût de ce dispositif sera beaucoup plus élevé.
Surtout, les partenaires sociaux contestent le principe même de ce régime destiné à des cadres qui sont déjà favorisés, « alors que des efforts significatifs sont demandés aux salariés pour préserver l’avenir des régimes de retraite par répartition ».