En termes de pratiques numériques, les recruteurs ont un train de retard sur les actifs, plus accoutumés aux réseaux sociaux pro-fessionnels (RSP) tels que LinkedIn et Viadeo.

Selon l’étude* menée par Harris Interactive pour Viadeo et l’Association des agences-conseil en communication pour l’emploi (ACCE), 26 % des recruteurs interrogés sont inscrits sur ces plates-formes, 21 % les utilisent… mais seuls 8 % embauchent par ce biais. En face, les actifs – dont 62 % se déclarent en recherche active ou en veille – comptent un quart d’inscrits (c’est le cas des deux tiers des cadres), dont 80 % d’utilisateurs. Ces deux populations ont une perception assez proche des RSP : faciles d’utilisation, incontournables en recherche d’emploi, ils permettent de trouver des contacts utiles, etc. « C’est sur leur utilisation que l’écart se creuse », note Olivier Fécherolle, directeur général ­stratégie et développement de Viadeo.

Si les recruteurs se renseignent surtout sur les candidats potentiels, les actifs, eux, citent d’abord la prise de contacts et la mise à jour de leur profil. Et 68 % des utilisateurs interrogés déclarent accéder à des offres d’emploi et y postuler.

Les trois quarts des recruteurs sont cependant d’accord pour dire que les RSP facilitent l’accès aux candidats. Et 79 % attendent de ces outils des évolutions liées au marché de l’emploi ; 45 % des utilisateurs RH espèrent consulter plus de candidatures; 37 %, obtenir davantage d’information sur le marché de l’emploi; et 21 %, avoir plus d’échanges avec d’éventuelles recrues.

À l’avenir, les réseaux sociaux professionnels devraient d’ailleurs devenir leur 3^e canal de recrutement (voir l’infographie).

Selon Didier Pitelet, président de l’ACCE, cette évolution « va changer radicalement le métier des recruteurs », encore tournés vers « la recherche du bon candidat », alors qu’il s’agit de « faire rayonner l’image employeur en instaurant, dans le temps, une relation de confiance ».