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« En matière de diversité, l’entreprise doit désormais penser “inclusion” »

Actualités | L’interview | publié le : 24.12.2013 | CATHERINE DE COPPET

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« En matière de diversité, l’entreprise doit désormais penser “inclusion” »

Crédit photo CATHERINE DE COPPET

E & C : Vous venez de faire paraître une étude intitulée “Vivre ensemble en entreprise. Concilier diversité et cohésion sociale : les chemins de l’inclusion”. Votre constat de départ est que la diversité est source de tension en entreprise.

L. de R.-V. : Dix ans après la charte de la diversité, l’heure est au bilan. La diversité est parfois source de vulnérabilité. Selon tous les baromètres, les relations professionnelles en entreprise se sont dégradées depuis une dizaine d’années, et le sentiment de discrimination est présent. Vivre dans la diversité ne se décrète pas, or elle n’est pas circonscrite par les 19 critères de discrimination énoncés dans la loi. Les nouvelles technologies et l’internationalisation apportent d’autres formes d’exclusion : les collectifs de travail sont transformés, certains salariés restent au bord du chemin. C’est cela aussi, la diversité.

E & C : Malgré les accords sur la diversité et la non-discrimination, vous estimez que les entreprises ont abandonné l’idée de cohésion sociale.

L. de R.-V. : Il faut d’abord rappeler que la lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité sont deux démarches distinctes, même si elles sont complémentaires. Elles induisent des rapports sociaux différents. On observe que les premiers accords dans les années 2 000 posaient la cohésion sociale comme un enjeu, un objectif, contrairement aux accords récents. Les entreprises auraient intérêt à redonner du sens à ces accords, qui abordent la question de la diversité de façon très segmentée. Cela était sans doute nécessaire étant donné le cadre légal qui insiste sur certains sujets – égalité hommes-femmes, handicap, etc. –, mais il faut aller vers des accords fédérateurs. Certaines entreprises font de plus en plus de liens entre ces sujets, c’est un signe encourageant.

E & C : Votre étude préconise “l’inclusion” comme piste concrète de progression. De quoi s’agit-il ?

L. de R.-V. : Cela signifie que l’analyse des difficultés rencontrées ne doit pas se focaliser seulement sur les individus mais sur le collectif de travail, l’organisation. C’est se demander quelles ressources l’entreprise met à disposition des salariés pour évoluer ensemble, c’est considérer une situation donnée plutôt qu’un individu réduit à des critères. La diversité, ce n’est pas se figer dans les différences, mais apprendre à vivre et travailler avec elles.

Auteur

  • CATHERINE DE COPPET