logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Pratiques

Pays-BasLE “PLAN” DE TNO POUR LE BIEN-ÊTRE DES SALARIÉS

Pratiques | International | publié le : 17.12.2013 | DIDIER BURG

Un outil de GRH présenté comme “révolutionnaire” propose des solutions concrètes pour redynamiser les troupes. Bien que coûteuse et contraignante, la méthode est jugée efficace par ceux qui l’ont adoptée.

Les Néerlandais ont-ils découvert la recette du bien-être au travail ? Rester plus longtemps en bonne santé et motivé dans l’univers professionnel, tel est l’objectif de cette nouvelle méthode de management mise au point par TNO, institut de recherche indépendant sur le travail – qui œuvre notamment pour le gouvernement et pour le secteur de l’industrie – et par plusieurs associations d’entreprises*. Fondé sur l’ouverture, la confiance et le dialogue, cet outil de GRH a déjà fait ses preuves au sein d’une cinquantaine d’entreprises aux Pays-Bas. Le premier groupe de télécoms du royaume, KPN, a franchi le pas il y a deux mois.

Esprit d’équipe

« À compétences égales, un salarié fournit de meilleures prestations s’il est bien dans sa peau, ce qui passe par un équilibre physique et mental », constate Bob van den Berg, directeur général de Tjellens, une agence d’intérim de 50 salariés ayant intégré la méthode l’année dernière. Pour lui, les résultats sont probants. Tjellens calcule que le taux d’absentéisme de 4 % a chuté à 1,75 %. Même constat au sein du groupe hôtelier Bilderberg, où les absences pour maladie ont été divisées par deux dans le pôle nettoyage. « Nous avons économisé 125 000 euros d’indemnités maladie », affirme Els van Batum, DRH de cette entreprise. Au-delà, un vent nouveau souffle au sein de l’entreprise : « Un esprit d’équipe a été créé avec des cadres qui communiquent autrement », poursuit Els van Batum. « Les liens avec l’entreprise se sont resserrés grâce aux activités collectives visant à un meilleur bien-être », estime de son côté Bob van den Berg.

Grossièrement, la méthode consiste pour l’employeur à demander à ses salariés « comment allez-vous ? ». Et ensuite à leur fournir les moyens de se sentir mieux. « Globalement, quatre facteurs affectent la productivité : un déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle, une absence de motivation, une insuffisance de compétences ou de connaissances, des ennuis de santé », explique Wouter van Ginkel, de TNO. Tout commence donc par un questionnaire soumis aux salariés, destiné à décortiquer leurs impressions et ressentis sur l’ensemble de leurs conditions de travail. « Un effort de communication est nécessaire à ce stade, précise Wouter van Ginkel. Cette première phase se déroule sur environ six mois. » Après analyse des données, l’entreprise doit mettre en place les moyens d’améliorer la situation, jusque et y compris en modifiant l’organisation du travail de certains services. De leur côté, les salariés doivent s’engager à “se prendre en main”. Combat contre le stress, désordres alimentaires et manque de condition physique constituent les principaux domaines d’intervention.

Des solutions simples

L’accès à une salle de sport, l’organisation de randonnées à vélo ou de footing sont parmi les solutions proposées. Une cantine plus saine, des cours de cuisine en groupe ou l’intervention d’un coach individuel permettent aussi de remédier aux excès de poids. La motivation peut être réactivée par des formations, aboutissant parfois à confier aux salariés de nouvelles tâches au sein de l’entreprise : secouriste, ergonome… Les solutions sont parfois simples. Ainsi, les femmes de ménage du groupe Bilderberg travaillent désormais en duo pour nettoyer les chambres, alors qu’elles le faisaient seules auparavant. « Leur productivité a augmenté, contrairement à ce qu’on aurait pu penser », indique la directrice du personnel.

Efficace, ce plan de galvanisation des troupes s’avère toutefois coûteux : 36 000 euros, quelle que soit la taille de l’entreprise. Mais les pouvoirs publics peuvent participer pour moitié au financement. Le dispositif doit par ailleurs se décliner par étapes, en petite équipe ou par service. Sans oublier un suivi permanent. De fait, il impose au management de dépenser beaucoup d’énergie pour s’assurer du bien-être de chacun à tout moment.

* Dans le cadre du plan national d’employabilité (National Inzetbaarheidsplan).

Auteur

  • DIDIER BURG