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DHL EXPRESS S’ÉCHAUFFE LE MATIN

Pratiques | publié le : 17.12.2013 | VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE

Grâce à la répétition “à vide” de leurs gestes de travail chaque matin, les salariés de DHL Lyon-Saint-Exupéry subissent moins d’accidents.

Chaque jour, les 117 collaborateurs de la plate-forme DHL Express de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry chargent et déchargent des marchandises en un temps compté. Ce site étant parmi sept des plus accidentogènes, le transporteur y a testé depuis janvier 2013 un dispositif d’échauffement musculaire, qu’il déploie aujourd’hui. « Les accidents du travail sont plus nombreux aux démarrages d’équipes, explique Corinne Moreau, DRH. Les salariés doivent porter des charges à froid, voire au saut du lit pour ceux qui commencent à 4 ou 5 heures du matin. »

Habituée des audits et autres formations “gestes et postures”, l’entreprise a compris qu’il manquait cependant à son arsenal préventif un rappel quotidien de la manière de préserver son corps. À sa demande, la société CapSecur Conseil (groupe Randstad) a donc adapté son programme Stimulation coordination and reflexes (StiMCor) : à partir d’observations faites sur le site de Lyon-Saint-Exupéry, elle a mis au point un programme de 11 mouvements permettant aux salariés de faire leurs gestes quotidiens “à vide”. « Le corps mémorise le bon mouvement et s’échauffe en même temps », commente Frédéric Bilot, responsable santé au travail de DHL Express.

Les séances durent de 5 à 10 minutes, prises sur le temps de briefing. Facultatives, elles font cependant “le plein”. Elles sont animées par des salariés volontaires, formés par CapSecur pour être “coachs”. Non valorisée sur la feuille de salaire, cette mission dure deux ou trois mois, avant que d’autres prennent le relais : animateurs et exercices changent régulièrement pour qu’aucune routine ne s’installe. « Les coachs sont contents de faire cela parce qu’au moment de l’échauffement, nous sommes tous égaux, des caristes aux managers, hors du cadre hiérarchique, assure Diego Lopez, secrétaire adjoint du CHSCT. Les relations sont plus conviviales grâce à cela. » Selon Corinne Moreau, « il était important pour l’exemplarité que les managers participent aussi ».

Prise de conscience

Quant à la productivité, « qui n’était pas l’objectif », elle en bénéficie de manière indirecte, le travail s’avérant plus fluide. « Notre vraie cible était le nombre d’accidents du travail, poursuit la DRH. Or il a très vite baissé à partir de la mise en place de l’échauffement. Nous avons même eu la surprise d’atteindre 42 % entre janvier et septembre 2013 par rapport à la même période de 2012 ! Il y a une vraie prise de conscience qu’il faut faire attention à soi. » Ce taux se stabilisant depuis, la DRH attend toutefois les chiffres de l’hiver, qui correspond à un pic d’activité.

Dès août, le programme a été reproduit à l’agence de Lille. « Nous le déployons sur la base du volontariat, en communiquant sur le retour d’expérience de Lyon », explique Corinne Moreau. Le coût de lancement sur un site avec trois formations de coachs, de 15 000 à 20 000 euros, est financé par le plan de formation.

Ce n’est pas le cas de massages assis mis en place dans la foulée et pris en charge par le service RH. Depuis juillet à Toulouse et septembre à Marseille, une quarantaine de démarcheurs-livreurs peuvent en bénéficier, sur inscription, deux fois par mois. « Au début, cette population masculine était réticente à l’idée des massages, rapporte la DRH. Mais, grâce au retour positif des premiers, il y a à présent une liste d’attente. » Elle admet que les effets seront ici « plus difficiles à mesurer, même si le taux d’absentéisme sera un indicateur ». Elle constate cependant un impact positif sur la motivation des livreurs : « En leur montrant que l’on prend soin d’eux, on change leur rapport à l’entreprise. »

Auteur

  • VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE