logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Éditorial

Les maux de la nuit

Éditorial | publié le : 17.12.2013 | Guillaume Le Nagard

Image

Les maux de la nuit

Crédit photo Guillaume Le Nagard

L’épineux sujet du travail de nuit anime l’actualité sociale, la guérilla judiciaire entre des employeurs ou des salariés mécontents et des syndicats désireux de voir appliquer la loi associant récemment les noms de Sephora ou Monoprix à ce débat récurrent, après ceux d’Apple, d’Uniqlo, de Franprix, des Galeries Lafayettes… L’activité de ces enseignes a motivé les décisions des juges. Mais, pour beaucoup d’autres entreprises pouvant justifier d’une nécessaire continuité de la production (chimie, métallurgie…), le travail de nuit est une réalité ancienne.

La Dares dénombre ainsi 3,5 millions de personnes, soit 15 % des salariés, travaillant régulièrement ou occasionnellement de nuit. Or les effets sur la santé de ce régime horaire prolongé sont avérés : risques d’obésité, mais aussi de cancer, notamment du sein, sans compter les accidents du travail ou de trajet dus aux baisses de vigilance. L’intervention des médecins du travail auprès des entreprises et des équipes concernées permet de limiter ces risques, par exemple en calant mieux la succession des prises de poste sur l’horloge biologique des salariés ou en intégrant dans l’organisation du travail des temps de sieste. Des accords pénibilité permettent aussi un retour facilité aux horaires de jour.

Mais la difficulté sur le fond, tout comme dans les dossiers Sephora ou Monoprix, tient alors à l’arbitrage personnel des salariés entre santé à long terme et prime de poste.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard