Geneviève Roy
« La partie financière du projet du Medef ne nous convient pas : les contributions des employeurs de plus de 10 salariés sont toujours comprises dans l’enveloppe globale de 0,8 % de la masse salariale. Ce n’est pas à la hauteur de nos ambitions. Je ne m’interdis pas de déposer un texte le 12 décembre, qui sera pour nous probablement la dernière séance. Ce n’est pas bon signe pour le dialogue social ni pour la formation, alors que nous avons tous conscience que c’est un enjeu crucial pour les entreprises et les salariés. »
Catherine Perret
« Le Medef et l’UPA semblent croire au miracle de la multiplication des pains ! Comment faire plus avec deux fois moins d’argent ? Le 12 décembre, soit l’horizon se dégagera et l’on pourra commencer un travail sur le fond d’ici à la fin de l’année ; soit le dialogue de sourd perdurera et la CGT se posera alors la question de sa place dans cette négociation. Le texte Medef-UPA est a minima, et détricote par endroits le Code du travail et les ANI formation de 2003 et 2009. En outre, ce projet du 5 décembre est insuffisamment normatif et renvoie trop de sujets à des négociations futures. Sur le CPF, au moins deux questions posent problème : son opposabilité à l’employeur lorsqu’il sera utilisé sur le temps de travail (si le Medef la refuse, nous allons recréer le DIF) et l’absence de financement du CPF par une contribution spécifique. »
Stéphane Lardy
« Nous sommes des syndicats responsables qui ne se laisseront instrumentaliser ni par le Medef ni par la CGPME. Si certaines organisations jouent l’échec de la négociation, elles seront placées face à leurs responsabilités. Pour le 12 décembre, la CGPME et le Medef doivent enfin se mettre d’accord sur les contributions financières. Ce blocage résulte plus de conflits idéologiques au sein même du Medef que du débat sur la représentativité patronale et le financement du paritarisme. Créer une contribution obligatoire par palier peut être une solution : FO propose des contributions variant de 0,4 % pour les moins de 10 salariés à 1,65 % pour celles de 500 et plus. Par ailleurs, d’autres sujets ne font pas consensus : l’entretien professionnel, l’absence de financement dédié au CPF… »
Jean-Pierre Therry
« Nous attendons toujours un texte rédigé par les trois organisations patronales sans perdre l’espoir de signer un accord à huit. La CFTC reste attachée au maintien du 1,6 % pour les employeurs de plus de 10 salariés, avec une contribution plan de formation de 0,8 %. Elle pourrait être abaissée à 1,3 % pour les plus de 300 salariés avec une contribution minimale plan de formation de 0,5 %. »
Marcel Grignard
« Le texte patronal comporte des avancées, notamment sur l’entretien professionnel : tous les deux ans au lieu de trois. Mais c’est insuffisant : nous souhaitons en plus un entretien de carrière tous les six ans. Il faut aussi, dans la logique d’une obligation de faire plutôt que de payer, que les salariés soient suffisamment informés sur ce que l’employeur fait ou entend faire de la formation. Un bon système appelle en outre une gestion paritaire efficace avec la mise en place d’un vrai système d’évaluation. La CFDT souhaite également la fusion des deux Opca interprofessionnels (Agefos-PME et Opcalia). Le rapport de force entre les négociateurs sur les questions financières est extrêmement compliqué. Les syndicats sont obligés de prendre acte des divisions patronales, mais ce n’est pas à eux de régler les problèmes du patronat. Si cette négociation échoue, ce sera un coup de canif dans le dialogue social… »
Dominique Jeuffrault
« La séance du 12 décembre sera difficile. Pour la CFE-CGC, une contribution de 0,8 % pour les plus de 10 salariés n’est pas assez significative. Jusqu’à 300 salariés, le 1,6 % est certainement nécessaire. Après, on peut imaginer des contributions variant selon la taille de l’entreprise, ainsi qu’un financement dédié au CPF. »
