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Enquête

RADIO MANAGERS, UN NOUVEAU TON

Enquête | publié le : 10.12.2013 | LYDIE COLDERS

Pour doper sa communication managériale, l’opérateur de téléphonie historique délaisse l’intranet au profit de mini-conférences téléphoniques interactives inspirées du format radio. Cinquante sessions ont été organisées en quatre ans.

Exit l’intranet dédié aux 9 000 managers, place à une communication plus épurée et plus proche : c’est le choix d’Orange, qui a développé depuis quatre ans un système de mini-conférences « radiophoniques » pour relayer la stratégie de l’entreprise auprès tous ses cadres. « Aussi ciblé soit-il, notre intranet était trop dense en informations. Seulement 30 % des managers s’y connectaient. D’où notre volonté de diminuer le volume des informations et de renouer avec une communication plus incarnée », explique Philippe Chevallier, responsable du pôle stratégie et animation managériale d’Orange France.

S’appuyant sur la technologie des conférences téléphoniques, l’opérateur mise sur un système d’information « radiophonique » pour diffuser ses messages clés aux managers. Le principe, dans l’air du temps : faire court et efficace.

Un tempo serré

Pour capter l’attention de ses cadres, chaque sujet programmé (campagne de lancement d’offres sur le marché, réflexion sur la stratégie de digitalisation de la relation client et impact sur les métiers…) n’excède pas trente minutes. « J’anime les débats où sont invités deux ou trois membres du comité de direction. Le tempo est serré : pas plus de dix minutes d’intervention et vingt minutes pour répondre aux questions des managers connectés », précise Philippe Chevallier.

Orange affirme vouloir rompre avec la langue de bois, même si les débats sont préparés. Les questions des managers, posées lors de la conférence ou en amont par e-mail, ne sont pas filtrées. « Si on aborde la question des départs à la retraite et du contexte restreint du recrutement, les dirigeants du groupe doivent être capables d’apporter des réponses aux préoccupations des managers ». Y compris en différé, pour les questions posées par e-mail.

L’exercice implique une rupture de ton qui n’a pas été simple à instaurer : « Il a fallu convaincre les membres du comité de direction d’aller vers une communication moins maîtrisée », avoue Philippe Chevallier. Pour promouvoir ce concept, des réunions ont été organisées avec les onze directions régionales de la communication interne d’Orange, chargées de faire connaître ce dispositif auprès des comités de direction et des managers.

Des retours positifs

En quatre ans, l’opérateur a organisé une cinquantaine de sessions de conférences téléphoniques autour de sa stratégie de développement. Si l’audience reste limitée (500 à 600 managers connectés en moyenne aux dernières sessions, le système interne étant limité à 900 participants, avec réécoute possible sous forme de podcasts), Orange se dit satisfait. L’évaluation « à chaud » des managers, réalisée par e-mail, indique un taux de satisfaction de 8,5/10. « Les managers apprécient ce nouveau ton, clair et synthétique ».

D’autres supports sont concernés par ce travail de dépoussiérage de l’information managériale : les newsletters ne comportent plus qu’un ou deux points essentiels à diffuser aux cadres et à leurs équipes (pour la période des entretiens annuels, notamment), avec des liens renvoyant à des outils complémentaires. Un travail d’arbitrage nécessaire, « mais pas toujours simple à gérer face aux demandes des directions métiers », admet Philippe Chevallier.

ORANGE

• Activité : opérateur de téléphonie et Internet.

• Effectif : 80 000 salariés en France.

• Chiffre d’affaires : 43,5 milliards d’euros en 2012.

Auteur

  • LYDIE COLDERS