Une enquête d’Aon Hewitt montre que les entreprises se préoccupent de plus en plus des questions liées à la retraite.
Les entreprises ont gagné en maturité à l’égard de la problématique retraite : « Après la prise de conscience, on est dans l’implémentation », constate Alain Boyadjian, à la lumière de la dernière enquête* d’Aon Hewitt sur les pratiques des entreprises en matière d’épargne retraite et salariale. Autre enseignement : « Les régimes de retraite supplémentaire couvrent de plus en plus l’ensemble du personnel », poursuit le directeur retraite et investissement du cabinet de conseil.
Dans le détail, 61 % des entreprises interrogées (contre 52 % en 2012) ont mis en place un régime de retraite à cotisations définies dit article 83, et 9 % envisagent de le faire. Certes, les régimes destinés aux cadres et aux cadres dirigeants, qui représentent chacun 26 % du total, restent majoritaires. Mais ils affichent un recul de 10 points par rapport à 2012, les cadres dirigeants n’étant plus une catégorie objective au regard du décret du 9 janvier 2012 relatif au caractère collectif et obligatoire des garanties de protection sociale complémentaire. En revanche, la proportion d’articles 83 destinés à tous les salariés atteint désormais 43 % (29 % en 2012).
Les taux de cotisations sont plus homogènes qu’auparavant (voir l’infographie ci-dessous). Et « l’entreprise supporte toujours massivement le financement de ces régimes (80 % en moyenne) ».
Le Perco, lui, continue de tracer sa route. Ce « couteau suisse de la retraite » (budget flexible, sortie sous forme de rente ou de capital…) est en projet dans 13 % des entreprises sondées, et 58 % en sont déjà équipées. Cependant, seuls 42 % des salariés couverts ont réellement adhéré au dispositif, un taux moyen qui passe à 48 % lorsque l’employeur abonde les versements – c’est le cas pour 77 % des Perco (la moyenne s’établit à 628 euros par salarié et par an).
L’enquête montre aussi que les comptes épargne-temps (CET), présents dans 62 % des entreprises – et abondés dans un cas sur trois –, interagissent à plus de 80 % avec le Perco, 14 % seulement proposant une passerelle avec l’article 83. Enfin, l’article 39 fait de la résistance : 35 % des répondants déclarent avoir un régime à prestations définies, même si 40 % sont fermés depuis des années.
* Menée de juillet à septembre 2013 auprès de 95 entreprises (63 % ayant un effectif de plus de 5 000 salariés).