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ALEMPLOI, CRÉATEUR DE FORMATIONS POUR MÉTIERS RARES EN ALSACE

Pratiques | publié le : 03.12.2013 | CHRISTIAN ROBISCHON

Monter des contrats de professionnalisation hors catalogue sur des métiers en tension, pour des demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés : la coopérative Alemploi s’en est fait une spécialité en Alsace.

« En quête urgente d’une trentaine de soudeurs aluminium, nous avons cherché tous azimuts auprès de nos contacts classiques en formation interne et externe, témoigne Léonard Specht, DRH du fabricant de matériel de transport Lohr. La collaboration avec Alemploi a été une première pour nous, et a permis, à la rentrée de septembre, de pourvoir, en contrat de professionnalisation, douze des places libres, en vue de décrocher un certificat de qualification professionnelle de la métallurgie. »

Passerelles inédites

De même, la cristallerie Lalique a pu renouveler et développer ses effectifs dans les deux métiers très particuliers du polissage et de la taille du verre. « Alemploi a apporté une aide précieuse au recrutement, relate Patrick Walter, responsable RH de la cristallerie. Le parcours coconstruit à partir de l’adaptation d’un CAP et d’un brevet de métiers d’art a créé des passerelles inédites entre les métiers de la taille et du polissage. Nous allons signer cinq contrats de professionnalisation Prodiat d’Opcareg avec l’objectif de leur embauche à l’issue de la formation : c’est un résultat tout à fait satisfaisant. Par ailleurs, cette collaboration a débouché sur un stage fort utile pour la formation de nos propres formateurs. »

Ces « opérations-éclair », comme les nomme le directeur général d’Alemploi, Thomas Loch, permettent aux entreprises de trouver tout ou partie d’une compétence absente de l’offre standard de formation. Autres références récentes : douze contrats de professionnalisation débouchant sur huit embauches de métalliers-soudeurs pour le constructeur métallique Baumert, six de peintres pour le machiniste agricole Kuhn, six en transport de gaz pour le transporteur Hautier, huit maçons-coffreurs pour cinq PME du BTP dans le Nord de l’Alsace…

Au nombre d’une centaine par an, les contrats de professionnalisation gérés par Alemploi sont la partie la plus innovante de son activité (la structure accompagne en parallèle quelque 200 contrats d’apprentissage nouveaux chaque année).

À chaque fois, leur construction associe POE individuelle ou collective, financement classique des coûts pédagogiques par l’Opca, sous-traitance de la formation à un organisme de formation. « Les entreprises y trouvent l’intérêt d’un cursus rapidement opérationnel d’environ 350 heures réparties sur douze mois. Le montage part d’un recrutement pour lequel nous mobilisons Pôle emploi – souvent par sa méthode de simulation –, les missions locales et, de façon générale, toutes les structures d’insertion par l’économique », relate Thomas Loch.

Cet univers de l’insertion par l’économique, Alemploi en partage la philosophie. L’ingénieriste alsacien de formation présente le profil atypique d’une société coopérative (Scic) associant les organisations patronales, ses 20 salariés et quatre groupements d’entreprises pour l’insertion et la qualification (Geiq) du BTP, de l’industrie et du tertiaire : Alemploi est le produit du rapprochement progressif de ces acteurs depuis vingt ans.

Concrètement, le stagiaire est embauché par l’un des Geiq, mais c’est Alemploi qui gère son contrat de travail, ce qui allège les tâches administratives, une aide appréciée, en particulier par les PME. Mais, ajoute Thomas Loch, « notre accompagnement comprend aussi une grande part de soutien moral au stagiaire ».

L’an dernier, 80 % des 300 demandeurs d’emploi en formation par alternance ont réussi leur examen et 185 ont trouvé un emploi en CDI ou en contrat temporaire, ou ont poursuivi leurs études. Toutes formules confondues, Alemploi suit chaque année 600 chômeurs, jeunes et moins jeunes.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON