Jean-Yves Le Drian a annoncé le 26 novembre l’abandon de Louvois, le logiciel de paie des militaires, qualifié par le ministre de la Défense de « désastre », de « vraie catastrophe ». La société Steria, qui avait participé à sa mise en œuvre, a souligné qu’elle n’avait pas développé le calculateur de soldes qui fait problème.

En avril 2011, le ministre Hervé Morin avait validé le raccordement progressif des différents SIRH de l’armée à Louvois, afin d’automatiser la paie. Mais à partir de l’été 2012, les bugs se sont multipliés – soldes non versées et trop-perçus –, avec de gros impacts sur les personnels. Le nouveau gouvernement avait alors reporté les derniers raccordements, renforcé les effectifs de la paie, créé une plate-forme d’appels téléphoniques et un groupe d’utilisateurs, commandé six audits et réorganisé, en partie, la fonction RH (lire Entreprise & Carrières n° 1152). Ce qui avait permis de régler certains problèmes. Mais, « dès qu’on trouvait une panne, le mois suivant, une nouvelle panne se déclarait », a exposé Jean-Yves Le Drian.

Le ministre devrait donner cette semaine des précisions sur le système appelé à remplacer Louvois et a d’ores et déjà prévenu qu’il faudrait un gros travail de préparation. En tout état de cause, Louvois devra encore être colmaté pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Le déploiement d’une nouvelle solution nécessiterait probablement un délai de trois ans, avec de multiples tests et expérimentations, selon les députés Gosselin-Fleury et Meslot, coauteurs d’un rapport sur la réorganisation du ministère (septembre 2013).

Par contrecoup, l’abandon de Louvois pourrait retarder la création, en 2017, d’un SIRH unique pour la Défense (Source), en lieu et place des cinq SIRH actuels, ainsi que la mise en place d’un opérateur national de paie pour tous les personnels de la fonction publique.