« Du Web 2.0 pour une université 2.0 »: Olivier Soichot sait que l’université de Bourgogne (uB) a ouvert, avec uB-link, une voie dans un monde réputé peu connecté. De fait, ce premier réseau social privé universitaire « suscite aujourd’hui l’intérêt d’autres universités », assure le community manager de l’uB. Le projet a d’ailleurs décroché, en 2012, le premier prix de la communication numérique de l’Association des responsables de communication de l’enseignement supérieur (Arces).

L’objectif de cet outil ? Jeter un pont entre formation et emploi, en mettant en relation étudiants, anciens étudiants, personnel de l’uB et entreprises en quête de collaborateurs. Une idée qui a germé dès 2010 dans un terreau collaboratif composé de trois services de l’université : la communication, la direction des systèmes d’information (DSI) et, surtout, la plate-forme d’insertion professionnelle (PFIP).

« À l’époque, l’utilisation des réseaux sociaux manquait de crédibilité, notamment dans le cadre universitaire », raconte Olivier Soichot, en mettant en avant la volonté des initiateurs du projet, PFIP en tête, qui ont convaincu la présidence de l’uB. Et su rallier quatre partenaires pour financer le projet : le Fonds européen de développement régional (Feder), le conseil régional de Bourgogne, la Caisse de dépôts et le Grand Dijon.

Sous la houlette de la responsable PFIP, Muriel Henry, l’équipe projet à laquelle se sont joints des enseignants et des étudiants s’est attelée, courant 2010, à l’étude des besoins (avec l’aide d’un consultant extérieur) et à la rédaction du cahier des charges. Et c’est l’agence Web dijonnaise I-com Interactive qui s’est vu confier la réalisation de l’outil.

En avril 2011, l’uB a recruté son premier community manager pour suivre le projet, animer le réseau et le déployer, avec l’appui des compétences du service communication. Sept mois plus tard, en décembre 2011, uB-link est officiellement lancé.

Dotée de différentes fonctionnalités de mise en relation (fiche profil, moteur de recherche, chat), la nouvelle plate-forme numérique, également accessible en version mobile (iOS et Android), permet à ses utilisateurs de participer à des communautés thématiques pour favoriser le partage d’expériences. Elle donne accès à différentes ressources : actualités, témoignages, conseils pratiques au sujet de l’insertion professionnelle, l’utilisation des réseaux sociaux, etc., et permet, bien sûr, le dépôt et la consultation d’offres de stages et d’emplois. La suite ? « Un élargissement des services à d’autres missions universitaires, par exemple l’orientation, et nous prévoyons d’enrichir le contenu d’uB-link avec davantage de vidéos », complète le community manager.

Une équipe de chercheurs est en train de réaliser une étude d’impact de l’outil, mais l’uB se réjouit d’ores et déjà de la forte montée en charge des inscriptions sur le réseau, qui a séduit, en moins de deux ans, 650 entreprises, 5350 étudiants et anciens étudiants et 53 animateurs de communautés (enseignants, étudiants, personnels, anciens…). « Outre l’intérêt porté par les utilisateurs aux offres d’emplois et de stages – plus de 300 affichées par mois –, les groupes de discussion fonctionnent aussi très bien. Et nous sommes très fiers de constater que les entreprises participent aux débats avec les étudiants, les anciens et le personnel de l’uB », commente Olivier Soichot.

Enfin, au-delà des chiffres, « uB-link a favorisé l’introduction de la culture réseaux sociaux au sein de l’uB et dans le monde universitaire, se réjouit-il. Pour preuve, l’université est aujourd’hui présente sur la plupart des grands médias sociaux : Viadeo, Linked­In, Twitter, YouTube, Google+, Facebook, Instagram et Vine. »

• Activité : université pluridisciplinaire (400 formations et 12 000 diplômes délivrés par an).

• Effectif : 2 900 collaborateurs.

• Budget 2012 : 250 millions d’euros.

• Cible de uB-link : 27 000 étudiants sur six campus, anciens étudiants, 2 900 collaborateurs, recruteurs.

• Date de lancement : décembre 2011.

• Budget : 120 000 euros.