L’édition 2013 du Prix de l’entreprise collaborative, organisée par le groupe Cegos et Entreprise & Carrières, montre que de nouvelles façons de communiquer et de travailler s’ancrent définitivement dans les organisations en quête de performance. Le jury a récompensé cette année Bouygues Telecom, Renault, la SNCF, Technicolor et l’université de Bourgogne.
Pour sa 16e édition, le Prix de l’entreprise collaborative a reçu 44 dossiers de candidature. Un record qui, selon Guillaume Guénégou, consultant chez Cegos, atteste l’importance croissante de cette thématique dans les préoccupations des entreprises (lire p. 29). Ce chiffre met aussi en évidence le désir des équipes de pilotage de ces projets de se benchmarker et de partager leurs bonnes pratiques.
Autre particularité du prix 2013, la catégorie Communautés et travail collaboratif draine de plus en plus de dossiers, et la frontière entre catégories s’avère parfois ténue. « En définitive, l’ensemble des projets présentés ont une composante collaborative plus ou moins développée », explique Guillaume Guénégou, pour qui la communication est aujourd’hui « multicanal et multi-approche : descendante, remontante, transversale… L’entreprise se doit d’être réactive dans la circulation de l’information et le partage des savoirs, soutient-il. Ce qui peut différencier les projets, ce sont leurs enjeux, leurs sponsors et l’animation qui est mise en place une fois les sites lancés ».
Wikis, blogs, messagerie instantanée, microblogging, systèmes de “j’aime”, de partage, de tags, web TV, widgets permettant de personnaliser les pages… On retrouve, cette année, l’éventail classique des fonctionnalités des réseaux sociaux. « Mais aussi des technologies qui contribuent à la performance opérationnelle, telles que des interfaces avec les outils de bureautique, des accès mobiles permettant de se connecter depuis ses terminaux personnels », énumère-t-il.
Car il ne s’agit pas de suivre une mode en proposant des gadgets numériques : « Ce ne sont que des moyens au service d’une stratégie d’entreprise affirmée », insiste Ziryeb Marouf, président du jury 2013. Les applications, aujourd’hui, « embarquent » tous les collaborateurs et génèrent de nouvelles façons de travailler. Elles nécessitent le soutien actif des directions des ressources humaines, que ce soit pour fédérer les acteurs des projets, pour évangéliser les troupes ou pour les accompagner dans l’utilisation des outils au quotidien.
L’opérateur, qui a lancé son réseau social d’entreprise (RSE) en 2010, a développé en interne une application mobile avec laquelle tous ses collaborateurs peuvent se connecter au réseau depuis leurs tablettes et smartphones professionnels ou personnels, en toute sécurité. Proposée depuis avril, l’application vise à dynamiser l’usage du RSE, dont les principaux objectifs sont la mise en relation des salariés et le travail en mode collaboratif. Elle répond aussi aux nouveaux usages des salariés et au développement du Byod. Chacun peut ainsi, s’il le souhaite, retrouver son environnement professionnel sur son terminal mobile favori. Et publier directement sur le RSE un compte-rendu ou une idée depuis une salle de réunion ou la cafétéria.
Renault Academy, le centre de formation pour les métiers de la distribution automobile des marques Renault, Dacia et Renault Samsung Motors, a regroupé, sur une plate-forme 2.0, tous ses outils standards de formation à distance, développés en interaction avec le réseau commercial. Chaque pays peut ainsi adapter rapidement les « contenants » en fonction de ses besoins propres. Un outil qui permet également à tous les responsables de formation de communiquer entre eux. La démarche s’est imposée pour accompagner l’internationalisation du groupe, la multiplication des lancements de nouveaux produits et la nécessité d’optimiser les compétences des vendeurs face à des clients de plus en plus avertis. L’objectif : former mieux, plus vite et moins cher.
L’idée de départ était de permettre aux 155 000 collaborateurs de l’Epic de s’exprimer sur la stratégie de l’entreprise.
Avec le temps, les agents se sont approprié l’outil pour parler aussi de leur quotidien. Reposant essentiellement sur des forums et des blogs, la plate-forme est alimentée par le site d’information interne, et son adoption repose surtout sur la viralité.
Afin de libérer la parole et de casser les barrières hiérarchiques, la SNCF a donné le choix aux intervenants de rester anonymes, avec une modération a priori. Toujours à l’écoute, les animateurs de forums font remonter les questionnements et les éventuels problèmes des agents aux services concernés. E-changeons est, de fait, devenu un outil de veille sociale pour l’entreprise.
Le spécialiste des technologies numériques pour les médias et le divertissement a remplacé son ancien intranet, un peu trop « corporate », par une nouvelle plate-forme collaborative mondiale permettant de rassembler tous les salariés du groupe sous la même bannière.
La solution répond à une demande croissante des collaborateurs, mise en lumière par un sondage interne, de pouvoir communiquer entre eux. L’enjeu, pour l’entreprise, était d’en faire l’outil des salariés. My.technicolor est notamment doté d’un système de widgets qui permettent à ses utilisateurs d’organiser leur écran avec les informations qui les intéressent. Un projet auquel ont été associés une centaine de salariés volontaires pour tester l’outil, choisir son nom et favoriser l’adhésion à l’étranger.
Pionnière dans le monde de l’enseignement supérieur, l’université de Bourgogne (uB) s’est équipée d’un réseau social. Dédié à l’emploi et à l’insertion professionnelle, il permet de mettre en relation étudiants, anciens étudiants, personnel de l’université et entreprises en quête de collaborateurs.
Munie de différentes fonctionnalités (fiche profil, moteur de recherche, chat), cette plate-forme numérique, qui est également accessible en version mobile, regroupe des communautés thématiques favorisant le partage d’expériences et donne accès à différentes ressources : actualités, témoignages, conseils pratiques, etc. concernant l’insertion professionnelle. Sans oublier, bien sûr, le dépôt et la consultation d’offres de stages et d’emplois.
2 Renault a remporté le prix dans la catégorie e-RH et management pour Renault Virtual Academy, le portail de formation à distance des forces de ventes.
3 La SNCF a été distinguée dans la catégorie Communautés et travail collaboratif pour e-changeons, une plate-forme de discussion pour les agents.
4 Technicolor a été primé dans la catégorie Communication et information corporate pour My.technicolor, une plate-forme collaborative mondiale.
5 L’université de Bourgogne a obtenu le coup de cœur du jury pour son réseau social qui met en relation étudiants et entreprises.
Président du jury
Ziryeb Marouf
Directeur applicatifs RH groupe et réseaux sociaux chez Orange et directeur de l’Observatoire des réseaux sociaux d’entreprise.
Membres du jury
Directeur de la communication interne du groupe Kingfischer et secrétaire général de l’Association française de communication interne (Afci).
Anne-Laure Brun-Buisson
Médiatrice, cofondatrice de ShareLex.
Claire Carteron
Responsable ressources humaines France de Marks & Spencer.
Gina de Rosa
Rédactrice en chef d’Entreprise & Carrières.
Jeanne Glorian
Responsable développement durable et projets de business excellence du groupe Bouygues. Lauréat 2012.
Michel Kalika
Professeur à l’université Paris-Dauphine.
Gabriele Maltinti
Group Vice President, Global Transformation chez Sodexo.
Judith Matharan
Directrice de la communication de Pernod SA. Lauréat 2012.
Isabelle Schlumberger
Directeur général commerce et développement France de JCDecaux.
Lauréat 2012.
Maryannick Van Den Abeele
Responsable du Réseau d’échanges réciproques de savoirs (RERS) à la direction du Courrier de La Poste. Lauréat 2012.