Les préconisations de Jean Kaspar, prodiguées il y a un an, « ont été largement prises en compte » par La Poste, selon l’auteur du rapport de suivi rendu public le 20 novembre. Il signale des « progrès tangibles », citant essentiellement les mesures mises en œuvre à la suite de l’accord télétravail signé en juin 2013 et, surtout, de l’accord de qualité de vie au travail (QVT) de janvier 2013. Celui-ci vise notamment à « renforcer la qualité et la confiance dans le dialogue social ». Par exemple, il instaure le droit d’alerte qui permet aux organisations syndicales de saisir les RH en cas de non-respect d’une règle. D’ailleurs, en 2013, elles l’ont utilisé à 120 reprises, selon le rapport. Toutefois, la CGT et Sud, les syndicats majoritaires qui n’ont pas paraphé l’accord de QVT, regrettent une procédure « purement administrative et peu suivie de retours de la part de la hiérarchie », comme le dénonce Hugo Reis, secrétaire fédéral de Sud.

Le rapport de la commission du grand dialogue, remis par Jean Kaspar en septembre 2012, recommandait aussi la création de RH de proximité. De fin 2012 à début 2013, plus d’un millier a été déployé. « Les postiers ont désor­mais un interlocuteur pour traiter toutes les questions courantes relevant de la gestion administrative, être informés ou conseillés en matière d’évolution professionnelle et pouvoir exprimer en confiance une difficulté ou une aspiration professionnelle ou un évènement ou une situation personnelle particulière », se félicite l’auteur du rapport. Une initiative nuancée par Bernard Dupin, administrateur CGT : « Les RH de proximité manquent de formation, ils sont dans l’incapacité d’informer… De ce fait, ce ne sont pas des interlocuteurs », estime-t-il. Pourtant, ils ont reçu une formation initiale de cinq jours (lire Entreprise & Carrières n °1167), qui devrait être complétée par des ateliers d’approfondissement en cette fin d’année, selon la direction.

Jean Kaspar estime que ses recommandations ont été « largement prises en compte ». Pour autant, il signale que les postiers ont toujours « le sentiment d’une charge de travail parfois trop élevée ». Si, à la suite de la remise du rapport, Jean-Paul Bailly, l’ancien président de La Poste, avait revu à la hausse les recrutements pour la période 2012-2014, les portant de 10 000 à 15 000, les effectifs restent en tension. « Sur le premier semestre 2013, si on fait la balance, on est toujours sur un solde négatif. Nous avons encore perdu 2768 postes au premier semestre 2013. Cela reste le gros point noir », regrette Bernard Dupin.

Dans un communiqué, La Poste indique simplement que les conclusions de ce rapport de suivi « vont contribuer à la nouvelle étape des travaux stratégiques que Philippe Wahl, président du groupe, a lancée il y a quelques semaines », dans la perspective du nouveau plan stratégique de l’entreprise « en début d’année prochaine ».