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Pratiques

D’ANCIENS ATHLÈTES DE HAUT NIVEAU À ALLIANZ FRANCE

Pratiques | publié le : 19.11.2013 | ROZENN LE SAINT

L’assureur mise sur les compétences transférables des anciens champions et leur offre un sas entre le monde du sport et celui de l’entreprise.

Le recrutement d’anciens sportifs de haut niveau ces dernières années a été concluant, alors, c’est décidé : parmi les futurs embauchés d’Allianz France (entre 800 et 1 000 embauches par an), 5 % seront issus du vivier des anciens athlètes, valides et handisports. C’est le quota fixé par le programme “athlètes et carrières”, qui fait partie de la politique diversité de la direction.

Commerciaux et managers

La grande majorité sera intégrée aux équipes commerciales, pilotées par Jean-Marc Pailhol, responsable de l’unité distribution, qui recrute chaque année 500 commerciaux et managers. « Les anciens champions savent que, quand on s’entraîne beaucoup et qu’on se donne tous les moyens de réussir, on atteint les meilleures performances. Ils n’ont pas pour habitude de s’arrêter à un échec et, pour eux, l’efficacité et l’exemplarité constituent des valeurs fortes », assure-t-il.

S’adapter à de nouvelles règles

À un instant T, la France compte 17 000 sportifs de haut niveau. Chaque année, 20 % prennent leur retraite sportive : plus de 3 000 athlètes cherchent un nouveau travail. « Certains athlètes de sports plus confidentiels que le football, comme le canoë ou la voile, constituent généralement de bons profils pour les entreprises, car ils ont été moins enca­drés dans des centres de formation. Ils sont davantage autonomes et s’adaptent plus vite aux règles de l’univers professionnel », témoigne Éva Roche, fondatrice de l’agence Collectif Shapers, spécialisée dans la reconversion des sportifs de haut niveau, qui se charge de présélectionner les CV d’anciens champions pour Allianz France.

Car il n’est pas toujours facile de passer d’un monde à l’autre. « Il faut apprendre à se lever à 6 heures du matin pour être au travail à 8 heures quand on a eu l’habitude de se réveiller vers 10 heures, certes pour s’entraîner durement, mais ce n’est pas pareil », témoigne Jean-Luc Deganis, ancien basketteur professionnel, agent général à Allianz France depuis 1994. Lui et les autres athlètes déjà embauchés servent d’ailleurs de tuteurs aux futures recrues.

Autre difficulté, le niveau de qualification assez bas des sportifs de haut niveau, souvent contraints d’arrêter tôt leurs études. Pour les mettre à l’aise avec les chiffres, Allianz France leur offre la possibilité d’intégrer une formation à la gestion de patrimoine, mise en place en partenariat avec Skema Business School. Par ailleurs, pour leur laisser le temps d’atterrir après avoir été placés sous le feu des projecteurs pendant plusieurs années, ou leur permettre d’anticiper leur reconversion quand ils sont encore athlètes, l’entreprise a prévu des aménagements d’horaires, du travail à mi-temps et des stages.

Allianz France travaille avec le Comité national olympique et sportif français pour les accompagner au mieux. Quoi qu’il en soit, Éva Roche privilégie les athlètes ayant pris leur retraite sportive depuis déjà deux à trois ans, car ils sont « davantage prêts à intégrer le monde de l’entreprise », selon elle. Elle fait donc office de “chasseuse de têtes” et scrute les réseaux sociaux pour dénicher les meilleurs profils, qui ne sont plus affiliés à des fédérations sportives.

Auteur

  • ROZENN LE SAINT