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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

« Il est trop tôt pour s’alarmer »

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Interview | publié le : 12.11.2013 | V. G.-M.

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« Il est trop tôt pour s’alarmer »

Crédit photo V. G.-M.

E & C : Avez-vous l’impression que la négociation piétine ?

J.-P. G. : Il est trop tôt pour porter un tel jugement et s’alarmer, même si le temps est compté avec un terme fixé au 12 décembre. La question qui se pose aux partenaires sociaux est de savoir s’il s’agit de boucler le cycle des accords nationaux interprofessionnels de 2003 et 2009 en donnant un contenu concret au compte personnel de formation (CPF) et en ayant, cette fois-ci, la garantie que la formation initiale différée sera reprise dans la loi, ou s’ils s’engagent dans une refondation du dispositif reposant, depuis 1971, sur une obligation légale. Si le choix est de tourner la page d’un système quasi inchangé depuis quarante ans, c’est un sacré challenge, pour eux comme pour tous les acteurs impliqués : l’État, les régions, le gouvernement qui va rédiger le projet de loi et les parlementaires qui vont l’enrichir du point de vue de l’intérêt général.

E & C : Pourriez-vous retranscrire les articles du projet d’ANI sur le partage des responsabilités de formation entre employeur et salarié* ?

J.-P. G. : À ce stade, cette rédaction n’est pas conforme au Code du travail sur les obligations de l’employeur dans le cadre du plan de formation. Les syndicats ont eux-mêmes pointé le risque d’un transfert total sur les salariés de la responsabilité du maintien de leur employabilité.

E & C : Les blocages patronaux sur l’obligation légale sont-ils surmontables ?

J.-P. G. : S’il s’agit d’une réforme systémique de grande ampleur, c’est normal qu’il y ait des blocages et de longs débats. Derrière la question de l’obligation légale, il y a celle de passer d’une obligation de financer à celle de former. Toutes les cartes ne sont peut-être pas encore sur la table. Pour le moment, le Medef négocie a minima. Les partenaires sociaux ont tous exprimé leur souhait de réussir cette réforme. Laissons-leur le temps de s’accorder.

* L’employeur assure l’adaptation des salariés à leur poste de travail dans le cadre du plan de formation (art. 1) ; L’évolution et la promotion professionnelles sont de la responsabilité du salarié dans le cadre du CIF et du CPF (art. 2).

Auteur

  • V. G.-M.