Tout comme le financement de la formation professionnelle, celui de l’apprentissage, lui aussi en pleine réforme, fait l’objet d’âpres discussions. Le 22 octobre, les CCI, qui se présentent comme le premier collecteur de fonds de l’apprentissage, assurant la formation d’un apprenti sur quatre en France, ont proposé à Michel Sapin d’« inscrire dans la loi le principe de libre affectation par l’entreprise de la taxe d’apprentissage », afin « d’organiser une répartition plus équilibrée » de cette taxe entre les parts affectées aux régions et celles relevant de cette libre affectation des entreprises. Objectif : éviter la concentration financière dans la main des conseils régionaux.

Mais, les chambres des métiers et de l’artisanat se sont déclarées, le 30 octobre, pour « un financement régionalisé de l’apprentissage ». L’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA), qui revendique la formation de « 30 % des apprentis avec 3 % de la taxe d’apprentissage », estime que « le système de fléchage complexe proposé ne permet aucune certitude quant à l’amélioration du financement des CFA de l’artisanat ».

Le 31 octobre, l’Association des régions de France a justement réclamé « le pilotage de la répartition des fonds libres du quota de la taxe d’apprentissage entre les CFA après avis du Comité de coordination régional de l’emploi et de la formation professionnelle ». Alors que le gouvernement envisage plutôt une concertation entre régions et Octa (organismes collecteurs de la taxe d’apprentissage) réduits de 147 à 20.

D’où, le 7 novembre, la prise de position de la Fédération de la formation professionnelle : « La réforme envisagée des Octa pourrait conduire à un monopole des Octa interconsulaires régionaux. La FFP s’inquiète du fait que l’affectation des fonds libres relèvera alors de la décision des conseils régionaux ». Pas simple.