Tristan Garcia, Gallimard, 480 pages, 21,50 euros.

Entre le rêve d’une enfance toute puissante incarnée par Faber et la désillusion d’un présent banal et ennuyeux, il ne s’est passé que quinze ans dans le récit de Tristan Garcia. La diabolisation progressive du héros éponyme, brillant et surdoué à l’école, qui peu à peu se clochardise à mesure qu’il vieillit, raconte la difficulté pour les trentenaires issus des classes moyennes de prendre place dans un monde économique et social en devant en rabattre sur leurs illusions d’enfance pour coller aux petits emplois de la réalité : pharmacien, coiffeur, enseignant. Le meilleur d’entre eux n’y parvient pas. Un récit puissant et inquiétant.