Promettre des conditions d’intégration très attractives pour s’assurer la fidélité des salariés… tel est le raisonnement poursuivi chez Davidson Consulting, entreprise de conseil forte d’un millier de salariés. Un état d’esprit qui s’est concrétisé notamment sous la forme d’une aide au logement originale, lancée à l’automne 2011. « Nous avions des retours très négatifs de jeunes salariés s’installant à Paris ou dans l’agglomération parisienne, raconte Bertrand Bailly, directeur général. Les propriétaires, très exigeants, étaient particulièrement frileux face à des jeunes en période d’essai, et souvent de nationalité étrangère, sans caution familiale. »

La direction a alors eu l’idée de se porter locataire des appartements, au nom de l’entreprise. Dans un premier temps, il s’agissait d’aider un salarié en particulier, qui avait repéré un appartement et qui peinait à convaincre le propriétaire. Une solution sur mesure qui s’est transformée en véritable dispositif, baptisé Davappart.

Davidson Consulting loue aujoud’hui une dizaine d’appartements (studios ou deux-pièces) selon un bail classique, avec une clause de sous-location, pour des loyers allant jusqu’à 1 100 euros par mois. De son côté, chaque salarié sous-locataire reverse à l’entreprise le montant exact du loyer. « La démarche peut étonner les propriétaires dans un premier temps, mais finalement, elle les rassure, souligne Bertrand Bailly. L’entreprise est solvable et, en cas de départ du salarié, nous proposons souvent un autre locataire. »

En interne, Davidson Consulting a confié la gestion de ces logements à la chargée d’ambiance. « Il s’agit de la personne qui gère tout l’événementiel dans l’entreprise ; elle ne fait pas partie de l’équipe RH, indique le DG. Cela demande un bon suivi des salariés, pour réagir en cas de démission ou autre. »

Pour Davidson Consulting, Davappart est une façon de compléter les dispositifs d’Action ­logement. « Nous sommes surtout utilisateurs du Mobili-Pass(r), qui permet de trouver plus vite des logements lors d’une embauche ou d’une mobilité impliquant un déplacement géographique, insiste Bertrand Bailly. Mais ces dispositifs sont trop restrictifs. Seule une trentaine de salariés par an environ en bénéficie. »

Dans la même logique, l’entreprise a fait un pas de plus en achetant une maison dans les Hauts-de-Seine, divisée en huit appartements loués à ses salariés les plus jeunes. « Le Campus Dav’ devrait ouvrir au printemps prochain, indique Bertrand Bailly. Son originalité est de proposer un espace de vie commune ainsi que des loyers très attractifs. » Dans ce nouveau dispositif, les salariés seront locataires de leur employeur, via des baux meublés d’un an, renouvelés si aucun autre salarié n’est en attente d’un logement. « Cela permet de sécuriser la première année d’installation pour les jeunes embauchés, mais aussi pour nos consultants en mobilité sur la région parisienne », précise le DG.

Pour l’entreprise, l’investissement est conséquent, mais indirectement rentable : « En termes d’image, ce type de dispositif est très profitable. Le marché des jeunes diplômés est très concentré et, avec ces outils, nous sommes sûrs de rester les plus attractifs », conclut Bertrand Bailly, qui estime tout de même avoir « raté quelques belles embauches parce que la concurrence proposait quelques centaines d’euros de salaire supplémentaire ». Il pourra se consoler en considérant que le Campus Dav’ fait sans doute partie de la série d’initiatives qui ont valu à Davidson Consulting de figurer cette année en tête du palmarès français Great place to work.