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Enquête

ÉCOUTE ET BIENVEILLANCE AU CŒUR DE LA QVT

Enquête | publié le : 22.10.2013 | G. L. N.

Le groupe a signé un accord sur la qualité de vie au travail dès 2012, au cœur duquel figurent le rôle des managers et leur capacité à instaurer « respect, écoute et bienveillance » dans le collectif de travail.

« Le respect, l’écoute et la bienveillance contribuent à des conditions de travail favorables »: en préambule de l’accord QVT patiemment négocié à Areva – signé en mai 2012, soit bien avant l’accord interprofessionnel sur le sujet –, les signataires rappellent des valeurs revendiquées depuis plusieurs années par le groupe d’énergie. Élaboré avec l’aide de l’Anact, le texte embrasse l’ensemble des conditions de travail et l’implication des différents acteurs de l’entreprise au regard de cet enjeu. Il consacre un chapitre aux relations du travail, précisant notamment que les managers doivent veiller à favoriser « les échanges, la coopération, la collaboration, les relations d’ai­de entre les salariés et la convivialité ».

Lors des réunions d’équipe, il ne s’agit pas seulement de partager des objectifs, mais « d’échanger sur le vécu du travail de chacun des membres de l’équipe ». D’autres articles mentionnent des ­espaces de convivialité et de confidentialité aménagés pour favoriser les rencontres informelles entre le management et les collaborateurs et entre collègues, et garantissent au manager « suffisamment de disponibilité pour écouter les membres de son équipe […] sur le vécu au travail ».

“Leadership model”

« En outre, deux modules de formation sur les enjeux de développement de la QVT et de prévention des RPS ont été ajoutés à l’offre interne pour les membres des comités de direction des entités du groupe, d’une part, pour les managers d’autre part, indique Philippe Thurat, directeur diversité et égalité des chances, en charge de la qualité de vie au travail du groupe. Nous travaillons pour intégrer ces thématiques dans les formations génériques d’accès aux fonctions de management proposées par l’université Areva. » L’évaluation annuelle pour ces catégories est réalisée en partie sur un référentiel nommé « Leadership model », lié aux savoir-être et intégrant un volet people care. On attend des managers qu’ils développent les talents et qu’ils conduisent le changement, avec des compétences étalonnées en quatre niveaux de maîtrise.

Jean-Pierre Bachmann, DSC CFDT du groupe, dresse un bilan en demi-teinte de l’accord qu’il a signé : « Nous avons souhaité en particulier que les salariés puissent s’exprimer individuellement sur le contenu de leur travail sans risquer de remontrance. Des indicateurs visuels de performance et de qualité ont été mis en place pour les équipes, mais ils ne garantissent pas un droit d’expression, et la prise de parole reste souvent collective. À ce stade, nous devons constater qu’il n’est pas encore possible partout de parler librement de tout ce qui a trait au travail. » Sans compter que l’accord prend effet alors qu’a été lancé le plan de performance 2016, qui prévoit 500 millions d’euros d’économies internes et « réduit les marges de manœuvre ».

« Le lean management que nous voyons arriver par briques successives n’est pas propice à la mise en place d’espaces de dialogue », ajoute le syndicaliste. Et de souligner aussi la crispation du dialogue social autour de la cession de la filiale informatique Euriware : « L’information ne nous a pas été fournie très longtemps à l’avance. » Selon lui, l’incertitude des salariés quant à l’avenir de leur activité ou de leur unité fait partie des principaux facteurs de dégradation de la QVT. Quant au périmètre de cet accord, les syndicats auraient souhaité qu’il s’étende aux prestatai­res : « Dans certains endroits, on ne leur adresse guère la parole. »

Mais Jean-Pierre Bachmann reconnaît aussi que les managers sont formés lors de leur carrière sur la diversité et la prévention des discriminations, qu’ils cherchent naturellement à favoriser de bonnes relations d’équipe, et que les tensions organisationnelles générées par les économies et le lean n’affectent pas le respect dans les relations interpersonnelles.

AREVA

• Activité : fourniture d’énergie électrique.

• Effectif : 46 500 salariés, dont 29 300 en France.

• Chiffre d’affaires 2012 : 9,342 milliards d’euros.

Auteur

  • G. L. N.