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LES SALARIÉS SONT RÉSIGNÉS

Actualités | publié le : 22.10.2013 | MARIETTE KAMMERER

La météo sociale est passée d’« atone » et « calme inquiet » en 2012 à « résignation rageuse » en 2013, selon la note de conjoncture annuelle d’Entreprise & Personnel, rendue publique le 18 octobre. Si l’insatisfaction de l’opinion est grandissante, liée à la stagnation du chômage, à la pression fiscale et à une crainte de déclassement social, cela ne devrait pas se traduire dans le monde du travail par des mobilisations collectives massives. Loin de là. « La conflictualité n’a jamais été aussi faible, souligne Michèle Rescourio-Gilabert, coauteure de la note. Les salariés sont peu mobilisés, et aucun acteur syndical ne semble en volonté ni en mesure d’organiser les mécontents, a fortiori sur fond de division syndicale. » D’autant que le gouvernement s’emploie habilement à déminer et à désamorcer les mobilisations naissantes. La note prédit ainsi qu’en 2014, la colère sociale s’exprimera non pas dans la rue mais dans les urnes.

Les premiers accords de sécurisation de l’emploi signés dans les entreprises montrent aussi que les syndicats sont prêts à beaucoup de compromis – flexibilité du travail, gel des rémunérations, renoncement à des avantages acquis – du moment qu’ils sont soutenus par les salariés. Cette recherche de l’adhésion des salariés devient du coup un levier pour les DRH. Et cette nouvelle attitude syndicale va dans le sens d’un apaisement du climat.

Réactions individuelles

« En revanche, les DRH peuvent s’attendre à des réactions individuelles, telles qu’une baisse de la qualité de service, des comportements de retrait et une montée de l’absentéisme, interprétée par la Dares comme une réponse à une organisation du travail trop contraignante », souligne Jean-Pierre Basilien, co-auteur de la note. L’organisation du travail sera, cette année, un sujet important pour nombre d’entreprises, dans un contexte de réduction des effectifs.

Pour contrecarrer le pessimisme des salariés, les entreprises ont également intérêt à leur redonner des perspectives d’évolution ­professionnelle, car la notion d’ascenseur social n’existe plus que dans quelques rares secteurs ou entreprises, souligne l’association.

Enfin, dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, la négociation sur les rémunérations sera particulièrement tendue cette année, appelant pédagogie et justifications de la part des DRH.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER