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Le climat social s’améliore dans l’entreprise

Actualités | publié le : 22.10.2013 | EMMANUEL FRANCK

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La motivation est toujours au rendez-vous

Crédit photo EMMANUEL FRANCK

Le baromètre de climat social de Cegos fait état d’une amélioration dans les entreprises et dans la fonction publique pour la première fois depuis le début de la crise en 2008. Rendus plus réalistes sur leurs perspectives par plusieurs années difficiles, les salariés s’adaptent à la situation.

Pour la première fois depuis 2008, Cegos note une amélioration du climat social dans les entreprises et dans les administrations. Comme il le fait depuis une quinzaine d’années, le spécialiste de la formation professionnelle a sondé* des salariés du secteur privé et des trois fonctions publiques ainsi que des DRH sur l’appréhension de leur travail. Les résultats, rendus publics le 17 octobre, font notamment apparaître que 52 % des salariés se déclarent satisfaits du climat social dans leur entreprise ou leur administration. C’est 5 points de plus que l’année dernière, et c’est aussi la première fois que cet indice progresse depuis le début de la crise, en 2008.

Adaptation à un contexte nouveau

Annick Allegret, directrice à Cegos, y voit une conséquence de l’« adaptation du corps social » à un contexte nouveau. C’est vrai pour les dirigeants, « qui ont cessé de diriger comme avant et qui savent, par exem­ple, que la communication est un acte fort de direction générale », explique-t-elle. C’est vrai aussi pour les managers, « moins focalisés sur le reporting que depuis quelques années, et davantage centrés sur la gestion des hommes ». Mais c’est surtout vrai pour les salariés, qui « ont maintenant intégré le fait que les choses seront différentes de ce qu’elles ont été : la pensée magique d’un retour à un monde meilleur, d’ailleurs fantasmé, n’a plus cours ».

Faut-il voir dans ce réalisme une forme de résignation, comme le pense Entreprise & Personnel dans son étude de climat social publiée la même semaine, et précisément titrée “La résignation rageuse” (lire ci-contre) ? Annick Allegret ne le pense pas. Selon elle, l’amélioration du climat social a d’autres causes. Ainsi, les salariés ont davantage confiance dans l’avenir de leur organisation (49 %, + 5 points par rapport à 2012). C’est surtout vrai dans le secteur privé : 53 % ont confiance dans l’avenir de leur entreprise, quand 44 % seulement des fonctionnaires partagent cet état d’esprit. Les grandes orientations stratégiques de leur employeur sont même « claires » pour 51 % des salariés (+ 12 points).

Par ailleurs, la crise favorise la solidarité entre collègues et avec le management. Ainsi, 64 % des salariés disent qu’ils peuvent compter sur leurs collègues en cas de difficultés (+ 6 points), et 71 % pensent que leur responsable leur fait confiance (+ 5 points). « Le manager est perçu comme plus près de ses équipes, et un peu moins de la direction », relève Annick Allegret. Les salariés estiment d’ailleurs qu’il est davantage à leur écoute (50 %, + 4 points). En outre, les employeurs semblent être devenus plus réalistes lorsqu’ils fixent des objectifs, qui, du coup, sont perçus comme atteignables par 63 % des salariés (+ 6 points).

Enfin, les salariés font montre d’une volonté d’adaptation. Les deux tiers se disent ouverts à la mobilité interne ; 49 % (+ 3 points) se disent prêts à changer de métier pour s’adapter aux évolutions de leur entreprise, et 51 % se déclarent ouverts à toute opportunité en dehors de leur entreprise.

Même les rémunérations suscitent davantage de satisfaction. Certes, les salariés sont toujours minoritaires (42 %) à penser que leur salaire est cohérent avec le marché, mais ils sont aussi plus nombreux (+ 11 points) qu’en 2011. À noter que les ouvriers sont moins satisfaits que la moyenne, alors que les jeunes le sont davantage. « En allant sur les réseaux sociaux, les jeunes se tiennent sans doute mieux au courant des salaires pratiqués sur le marché », avance Valérie Jaunasse, manager des formations en relations sociales à Cegos.

Quelques “points noirs”

Plusieurs sujets demeurent toutefois préoccupants. Plus de la moitié des salariés (56 %) disent subir un stress, surtout du fait de la charge de travail (72 %). En outre, l’entreprise est toujours perçue comme cloisonnée : seuls 36 % des salariés pensent qu’il existe une bonne coopération entre les différentes directions. Plus positifs, les DRH sont 56 % à juger que la coopération est bonne. « En période de crise, on peut se demander si cette compétition interne est vraiment dans l’intérêt de l’entreprise », remarque Annick Allegret.

* Sondage réalisé auprès de 1 300 salariés (750 du secteur privé et 550 agents de la fonction publique) et de 451 DRH, entre le 28 août et le 10 septembre 2013.

Auteur

  • EMMANUEL FRANCK