À mesure que les gouvernements échouent à juguler le chômage apparaît peu à peu dans la population l’idée qu’il serait une fatalité contre laquelle on « a déjà tout essayé ». Dans ce treizième numéro de la revue Regards croisés sur l’économie, les auteurs ont choisi de démentir ce fatalisme. Ils rappellent les conditions de construction et de mesure des différentes catégories de chômeurs et font le bilan de l’action publique en faveur de l’emploi depuis les années 1970.

Les experts sociologues et économistes qui contribuent ici reviennent sur un certain nombre d’antiennes qui tendent à se faire jour concernant l’inutilité de Pôle emploi ou encore la nécessité pour doper l’emploi de mettre fin au salaire minimum. Ils pointent de nouvelles pistes d’action qui toutes passent par une démarche volontariste en direction du social. À charge pour nos dirigeants de faire les bons choix budgétaires, c’est-à-dire de comprendre à contre-courant de la doxa libérale que le social est un investissement et pas seulement une charge.

Sont notamment abordés les discriminations à l’embauche, la crise, la comparaison avec les politiques de l’emploi des pays à faible taux de chômage, la négociation et le droit social, la formation professionnelle, mais aussi des aspects connexes, en apparence seulement, comme le travail des femmes, l’accès au logement ou les emplois réglementés par exemple.

L’Adieu au chômage

Collectif, Regards croisés sur l’économie n° 13, La Découverte, 248 pages, 16 euros.