En 2012, Solvay a pris en charge 17 salariés en situation de restriction d’aptitude dans 9 de ses 20 sites en France ; 12 aménagements techniques et matériels ont été prévus (acquisition de commandes vocales, chaussures de sécurité sur mesure, mobilier ergonomique, aménagement de véhicules…). Et trois bilans professionnels ont été engagés.

Le groupe de chimie international, pour qui la sécurité et la santé de ses salariés sont des préoccupations de longue date, a fait du maintien dans l’emploi « un des axes majeurs de sa politique d’emploi dans le cadre de ses accords d’entreprise en faveur de l’emploi et du maintien des personnes handicapées », affirme Stéphanie Mombrun, responsable mission handicap à la DRH France du groupe.

« C’est pour nous un enjeu de préservation des compétences, et nous avons également des engagements à tenir pour maintenir nos salariés en bonne santé. Par ailleurs, c’est un enjeu interne de dialogue social et un engagement pris en compte dans notre politique RSE », poursuit-elle.

« Présents sur 20 sites en France, nous avons voulu réfléchir à l’harmonisation de nos pratiques et partager nos expériences, l’intérêt étant aussi pour nous d’apprendre à travailler le plus en amont possible. Nous avons créé un groupe de travail sur le protocole de maintien dans l’emploi. Il étudie ses différentes phases : la détection, les solutions, les ressources mobilisables et la mesure de la qualité de nos actions », énonce la responsable handicap.

Ce groupe est composé de médecins du travail, d’infirmières, d’assistantes sociales et de responsables ressources humaines des sites, l’objectif étant de « favoriser une prise en charge pluridisciplinaire dans le respect des prérogatives de chacun, et de co-construire des solutions réalistes, pérennes et partagées par un collaborateur acteur de la démarche », selon la responsable. « Nous avons fait émerger les difficultés actuelles rencontrées, relate Stéphanie Mombrun. Par exemple, le SIRH est une bonne source de signalement sur les absences répétées, mais nous exploitons mal ces signaux. Une autre illustration est le manque de coordination entre les différents acteurs internes et externes et la méconnaissance de dispositifs spécifiques tels que la reconnaissance de lourdeur du handicap. »

« C’est une démarche qualité qui a été engagée », souligne Stéphanie Galvan, directrice du développement d’Ariane Conseil, qui intervient en tant que chef de projet pour accompagner Solvay dans cette expérience.

« Le groupe technique pluridisciplinaire a été réuni tout au long du premier semestre 2013. Dès novembre, cinq sites pilotes expérimenteront le dispositif et les outils créés, l’objectif étant de déployer la même organisation pour le maintien dans l’emploi à tout le groupe fin 2014 », explique Stéphanie Galvan.

Chaque site sera doté d’une cellule accompagnement handicap composée du RRH, du médecin du travail et de l’assistante sociale du site. Les cellules se sont dotées de principes d’action clairs soutenus par la mission handicap nationale : pluridisciplinarité, activation de tous les leviers de détection et notamment de la visite de préreprise, prise en charge par la cellule après accord du collaborateur concerné, suivi et évaluation de chaque situation traitée.

« Cette dernière étape a été jugée essentielle », souligne Stéphanie Galvan. Elle portera sur une évaluation de l’impact de la prise en charge tant pour le collaborateur que pour l’entreprise : impact sur la douleur, sur les difficultés au poste, sur l’absentéisme, sur l’atteinte des objectifs individuels et collectifs, sur l’équilibre relationnel dans l’équipe, etc. Et l’entreprise s’est également dotée d’un référentiel national d’évaluation de sa politique de maintien dans l’emploi, reposant sur différents indicateurs de suivi.

• Activité : chimie.

• Effectif : 7 000 salariés en France.

• Chiffre d’affaires : 1 milliard d’euros en 2012.