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« Une norme et des formations pour aider les entreprises »

Enquête | publié le : 24.09.2013 | L. G.

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« Une norme et des formations pour aider les entreprises »

Crédit photo L. G.

E & C : Vous avez présidé le groupe de travail sur la norme de bonnes relations entre les entreprises du milieu ordinaire et le STPA. Comment a-t-elle été construite et quels espoirs porte-t-elle ?

E. C. : Cette norme est le fruit du travail d’un groupe réunissant l’ensemble des parties intéressées : grandes associations représentatives, Ésat, EA, ministères, services publics, experts et cabinets conseils, fédérations patronales, syndicats de salariés et entreprises privées et publiques donneurs… Suite à la norme NF X 50-783 “Accessibilité – Organismes handi-accueillants – Exigences et recommandations pour la prise en compte des handicaps dans les organismes”, une dizaine d’entreprises et de donneurs d’ordre ont souhaité approfondir le volet relatif aux relations avec le secteur du travail protégé et adapté comme levier pour favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap. Ils se sont fédérés à travers le club partenaire du réseau Gesat, réseau économique national du secteur du travail protégé et adapté, pour engager, au sein de l’Afnor, un travail de concertation avec l’ensemble des parties prenantes et aboutir à une norme de recommandations. Nous espérons que ce document connaîtra une grande diffusion. Pour ce faire, le Gesat et les constructeurs de la norme envisagent, dès novembre, une série de manifestations en France – avec des partenaires CCI, Medef territoriaux… – pour la promouvoir le plus largement.

E & C : Cette norme, comme votre étude de mai dernier, insiste sur la connaissance mutuelle des acteurs, qui passe notamment par une meilleure formation professionnelle des acheteurs des entreprises. Pourquoi est-ce un point fondamental ?

E. C. : Plus les achats sont travaillés, plus ils sont qualitatifs. Et pour le STPA : mieux il collaborera avec les entreprises, plus il montera en gamme et en compétences. L’entretien des espaces verts est un grand classique et le premier segment secteur d’achats des organisations n’ayant pas d’acheteur dédié. Alors qu’une entreprise ayant un acheteur dédié et formé pourra travailler sur des segments plus fins, des niches, comme par exemple dans le domaine du packaging ou de la gestion de stocks ou de la sous-traitance industrielle de précision. Ce constat donne à réfléchir : plus les entreprises feront des achats qualitatifs au STPA, plus elles permettront à ce secteur et à ses salariés de développer leurs compétences et employabilité, ce qui est justement l’un des souhaits de tous les acteurs du STPA, mais également des pouvoirs publics.

Ce cercle vertueux “achats qualitatifs – développement des compétences – montée en gamme” est d’autant plus nécessaire que 77 % des entreprises ordinaires qui ont répondu à notre étude mettent en avant des besoins encore non couverts par le STPA, notamment en termes de prestations industrielles et de sous-traitance administrative. Des efforts restent donc à faire pour une meilleure concordance entre offre et demande. D’ailleurs, 90 % des Ésat et EA se donnent comme axes de progrès prioritaires l’amélioration de leur communication, la formation de leurs équipes et le travail en réseau.

E & C : De quelle nature doivent être les relations entre acheteur et RH ?

E. C. : Il est primordial que les achats aient un lien fort avec les RH ou la mission handicap, car le recours au secteur protégé et adapté est légalement un axe de la politique handicap des entreprises, et ce sont les fonctions RH qui en sont les responsables. L’acheteur dédié est par contre plus efficace lorsqu’il est rattaché aux achats, car il peut avoir une vraie influence sur les autres acheteurs. Les organisations disposant d’un acheteur dédié sont celles ayant déjà acquis un certain degré de maturité en termes de RSE. Ce sont également celles qui disposent régulièrement d’un accord d’entreprise sur le handicap. En effet, le fait d’avoir un tel accord permet d’avoir un budget dit de fonctionnement de l’accord et d’y inclure les coûts de salaire de tous ceux qui contribuent à la politique handicap de l’entreprise, dont les acheteurs dédiés. L’observatoire des pratiques d’achats que nous réalisons montre qu’un acheteur dédié apporte une réelle valeur ajoutée. Pour les entreprises, l’enjeu est évidemment important en termes d’atteinte des objectifs contenus dans leur accord handicap ou en termes de réduction de leurs contributions Agefiph-Fiphfp.

Auteur

  • L. G.