logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

UNE LONGUE RELATION RAPPROCHÉE AVEC LE SECTEUR PROTÉGÉ

Enquête | publié le : 24.09.2013 | CHRISTIAN ROBISCHON

Le constructeur automobile, qui compte parmi les poids lourds de la sous-traitance au secteur adapté et protégé, a centralisé l’essentiel de ses achats dans un poste spécifique. Sa règle d’or est la proximité géographique entre EA-Ésat et usines.

Deux personnes qui se consacrent entièrement au secteur adapté et protégé au sein de la direction des achats : PSA a fait ce choix, singulier dans l’automobile, et dans l’industrie française en général. Daniel Montfollet est le responsable achats aux ateliers protégés. « Nous travaillons de cette manière depuis une dizaine d’années pour l’achat de pièces industrielles. Auparavant, il existait déjà une relation spécifique avec le secteur adapté et protégé, mais elle était gérée par chaque usine, ce qui provoquait un suivi hétérogène. La décentralisation ne concerne plus que des activités marginales en volume, comme les espaces verts », expose-t-il.

Baisse conjoncturelle

PSA est un important adepte de cette sous-traitance, qui a représenté 35 millions d’euros de « valeur ajoutée » en 2012. Le chiffre atteignait ou dépassait même 40 millions d’euros il y a quelques années. « Conjoncturelle, cette baisse s’explique par la crise automobile, mais elle n’affecte pas davantage le secteur adapté et protégé que les autres fournisseurs », souligne Daniel Montfollet. Au sein de la direction des achats, Daniel Montfollet joue en quelque sorte un rôle de sentinelle : il « guette » les nouvelles commandes de pièces et plaide l’attribution d’une partie d’entre elles aux ateliers protégés. Pour ces derniers, il n’y a officiellement rien d’acquis, ils sont mis systématiquement en concurrence avec des fournisseurs « standards ». Mais, dans le même temps, PSA ne nie pas qu’il se soucie que ces entreprises à part disposent d’une charge de travail suffisante pour poursuivre leur mission à la fois économique et sociale.

L’achat auprès d’elles obéit d’ailleurs à une procédure spécifique qui associe entre autres la DRH, afin de ne pas leur confier des tâches impossibles.

Des entreprises performantes

« Elles peuvent se montrer tout aussi performantes économiquement que les autres sous-traitants : cette année, les ateliers AST d’Étupes – du groupe Adapei, dans le Doubs – ont remporté notre prix spécial des trophées fournisseurs, devant de gros équipementiers. Ces personnels sont particulièrement bien placés pour les activités dont la valeur ajoutée repose sur la main-d’œuvre : câblage de batteries, soudure de pièces de tôlerie, assemblage de composants électroniques, couture… A contrario, il est difficile de leur confier de grosses pièces mécaniques requérant des moyens industriels lourds », commente Daniel Montfollet.

Ce soutien fait partie, selon le groupe, de ses actions au titre du développement durable. Dans l’absolu, il n’en aurait pas besoin pour respecter ses obligations légales : d’une année à l’autre, la moyenne des effectifs handicapés directs en France oscille autour du seuil de 6 %. Le recours à la sous-traitance a porté le total à 8,3 % l’an dernier.

2 000 handicapés dans 18 sites

PSA fait ainsi travailler quelque 2 000 handicapés dans 18 sites. À quelques exceptions près, ceux-ci affichent un profil similaire : ils combinent Ésat et EA, et ils sont proches d’une usine de montage de véhicules (les AST à côté de Sochaux, les unités des Papillons blancs, voisines respectivement de Mulhouse et de l’usine Sevelnord, Bretagne ateliers près de Rennes). Cette usine constitue leur client principal, mais ils fournissent en parallèle d’autres sites PSA, jusqu’en Russie et en Chine.

PSA PEUGEOT-CITROËN

• Activité : construction automobile.

• Effectifs : 202 000 salariés dans le monde, dont 91 000 en France.

• Chiffre d’affaires : 55,4 milliards d’euros en 2012.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON