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“LA VIOLENCE DES RICHES”

Enjeux | Livres | publié le : 24.09.2013 | P. R.

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“LA VIOLENCE DES RICHES”

Crédit photo P. R.

Les journaux sont emplis du récit d’actes de violence perpétrés par les déshérités, mais le sujet de la violence liée à l’argent semble bien un impensé social à peine écorné quand, à l’occasion par exemple de fermetures d’usines ou d’une délocalisation, on parle de “patrons-voyous”. Et pourtant, la violence économique est quotidiennement vécue par les classes laborieuses, sans cesse sommées de rabattre leurs exigences financières et sociales au nom du fatidique coût du travail qu’il faut contenir, voire faire baisser, comme si l’on avait une quelconque chance de rivaliser un jour avec les pays à bas coûts de main-d’œuvre et sans protection sociale. Tout ceci pendant que les directions générales n’en finissent pas de détourner un argent qui pourrait être productif ou rétributif du travail des salariés, pour payer leur top management ou verser des dividendes somptuaires aux actionnaires.

Au-delà de ce qui pourrait constituer un argumentaire syndical, les auteurs, tous deux sociologues, anciens directeurs de recherche au CNRS, expliquent comment le pouvoir de l’argent s’impose via la natu­ralisation des qualités de ses détenteurs : plus minces, car nourris de meilleurs aliments, plus élégants, plus cultivés, mieux habillés, bref paraissant à tous égards plus doués, plus beaux et plus intelligents que les travailleurs qu’au fond ils détroussent. Comme si leur ascendant social était la simple conséquence de leur supériorité humaine.

Une critique sociale puissante, qui n’épargne pas le pouvoir politique, de droite comme de gauche, à la solde, selon les auteurs, de cette entreprise permanente de spoliation.

La Violence des riches

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Zones, 256 pages, 17 euros.

Auteur

  • P. R.