Combien de ces salariés qui, chaque jour, empruntent les transports en commun bondés ou traversent des villes encombrées de bouchons, rêvent de travailler de chez soi, au moins de temps en temps ? Certains d’entre eux accèdent à un tel confort, mais aucune statistique officielle ne décompte les bataillons de ces travailleurs domestiques. Car le “travail à la maison” s’exerce encore le plus souvent en dehors de tout cadre réglementaire, bien qu’une loi ait été publiée en 2012 dans ce domaine. Globalement, le télétravail a fait couler plus d’encre dans les journaux qu’au bas des accords d’entreprise. Et c’est souvent poussées par les circonstances (déménagement, conditions de transport, équilibre des temps de vie) que des entreprises ont choisi de négocier cette forme d’organisation du travail – susceptible d’entraîner des contentieux juridiques notamment sur le temps et la charge de travail ou sur le financement de matériel – tout en fixant, par la même occasion, les limites de l’exercice.

Les problèmes de productivité ou de cohésion d’équipe freinent souvent l’employeur. Dans sa volonté de ne pas éparpiller le collectif de travail, il préfère garder le contrôle sur le personnel éligible au télétravail et, du coup, restreindre le nombre de salariés qui pourraient en bénéficier. Quitte à renoncer à une image d’entreprise progressiste à l’écoute du bien-être de ses collaborateurs.