logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

DES OUTILS POUR ASSURER LA RÉUSSITE DE L’APPRENTISSAGE

Enquête | publié le : 03.09.2013 | É. S.

Dans le groupe hôtelier, chaque alternant a vocation à être embauché durablement. Périodes d’immersion, journée des sortants, suivi individualisé permettent de sécuriser au mieux les contrats d’alternance.

Avec 53 % des jeunes embauchés à l’issue de leur période d’alternance, Accor affiche un taux de conversion record. Mais Bruno Croiset, le directeur Emploi et conditions de travail France, voudrait l’augmenter encore. « Avec 2 000 recrutements en CDI et CDD par an, nous avons quatre postes à pourvoir pour un alternant, résume-t-il. Ce sont des personnes formées sur nos métiers, nous faisons donc le maximum pour qu’elles restent chez nous. »

C’est ainsi que, chaque année, Accor réunit tous les jeunes arrivés au terme de leur période d’alternance au cours de “journées des sortants”, organisées dans les grandes métropoles. Animées par les délégués régionaux ­Emploi et quelques managers, elles ont réuni cette année 250 jeunes. « Nous leur donnons des informations sur nos métiers, les spécificités de nos enseignes, et nous les préparons à la technique de recherche d’emploi, que ce soit chez nous ou à l’extérieur. Surtout, nous les positionnons sur nos offres d’emploi. Et nous pouvons également les recontacter ensuite individuellement », explique Bruno Croiset. Cette année, Halym Reffad, RRH de l’hôtel Ibis de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, a ainsi recruté trois personnes à l’issue de cette journée et dans les mois qui ont suivi, dont une serveuse et une réceptionniste issues d’autres enseignes du groupe.

Phase d’immersion

Mais, pour augmenter les chances de garder durablement ses alternants, le groupe hôtelier s’attache à sécuriser dès l’amont les contrats. Car il arrive, reprend le directeur Emploi, que « certains jeunes se rendent compte, en cours de route, qu’ils se sont trompés d’orientation. Tous les élèves de CFA n’ont pas forcément choisi cette voie au départ ». Alors, pour limiter ces erreurs d’aiguillage et renforcer la sélection de ses apprentis, Accor fait parfois précéder les contrats d’apprentissage d’une période d’immersion d’environ une semaine ; 15 % des alternants sont concernés. « Notre objectif est de les amener à connaître l’entreprise tout doucement, à les aider à valider leur choix professionnel. Il faut qu’ils vérifient que le métier qu’ils vont apprendre correspond à l’image qu’ils s’en font, mesurent les contraintes personnelles que cette période d’alternance impliquera. » 15 % des jeunes changent d’avis durant cette phase de découverte.

D’autres dispositifs du même ordre s’y ajoutent : « Nous sommes par exemple en train de monter un BTS métiers de l’hébergement en Ile-de-France, qui prévoira un an de cours et un stage avant l’année d’apprentissage », ajoute Bruno Croiset. Avec le CEFAA de Villepinte (93), qui forme des jeunes en bac pro à la restauration, Halym Reffad a mis en place un partenariat qui permet de faire précéder le contrat d’apprentissage d’un « stage passerelle de trois ou quatre mois. Les jeunes sont en situation d’alternance avec des périodes de cours et des périodes sur le terrain, mais sous statut scolaire ».

La vigilance des équipes RH passe aussi par le suivi individualisé mis en place pour chaque alternant. « À chaque fois que l’apprenti revient de l’école, le tuteur fait le point avec lui et me fait un retour, relate Halym Reffad. Tous les trois mois, je rencontre chacun des alternants pour parler de ses résultats et vérifier que tout se déroule bien chez nous. » De fait, « nous pouvons proposer des changements de postes, passer par exemple de la réception au service en salle. Mais il faut que l’apprenti nous parle de son souhait de faire autre chose », explique Bruno Croiset.

Autant de verrous qui, au final, semblent se révéler efficaces : alors que le taux de rupture des contrats d’alternance est de 30 % dans la profession, indique le DRH, il est, à Accor, de 12 % seulement.

ACCOR

• Activité : hôtellerie.

• Effectif : 15 000 salariés en France.

• Chiffre d’affaires 2012 : 5,6 milliards d’euros.

Auteur

  • É. S.