Le vieillissement de la population comme phénomène mondial structurera l’économie du 21^e siècle, et on aurait tort de s’en inquiéter selon l’auteur, président de HSBC Assurances et Pdg de l’Union des assurances fédérales. Ce vieillissement représente et représentera dans le futur une extraordinaire opportunité de croissance.

Contrairement à toutes les idées reçues sur l’immobilisme des seniors, leurs diffi­cultés à intégrer les changements technologiques, la menace qu’ils représentent pour l’équilibre des comptes sociaux, l’auteur, qui réfléchit aux répercussions de l’allongement de l’espérance de vie sur les sociétés, affirme haut et fort que leur consommation, notamment celle des services de santé, peut dynamiser l’économie.

Par leur rôle dans l’univers associatif, par le soutien financier aux plus jeunes et l’aide qu’ils apportent à leurs propres parents à l’âge de la dépendance, ils sont en fait une génération pivot, par ailleurs tout aussi mobile et “branchée” que les plus jeunes. À charge pour les pouvoirs publics et les entreprises d’adapter le cadre réglementaire, professionnel et culturel qui leur permettra de rester plus longtemps dans l’emploi. Par exemple en assouplissant leurs conditions et leur temps de travail. Beaucoup reste à faire concernant les politiques de recrutement et de gestion de carrière des salariés les plus âgés, mais également des jeunes, si l’on en croit l’auteur, qui rappelle en effet que la principale difficulté rencontrée par les seniors dans l’emploi tient non pas tant à leur inaptitude naturelle liée au vieillissement qu’à leur inaptitude acquise au fil d’emplois usants et répétitifs, ruinant leur employabilité. Il appartient aux entreprises de ne pas enfermer leurs salariés dans ce cercle vicieux.

Tant qu’il y aura des seniors

Jean-Pierre Wiedmer, Nouveaux Débats Publics, 240 pages, 18 euros.