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Enquête

MOITIÉ THÉORIQUE, MOITIÉ PRATIQUE

Enquête | publié le : 27.08.2013 | V. Q.

Certaines formations diplômantes au management font la part belle à l’application sur le terrain des apports théoriques. C’est le cas à l’Inet de Strasbourg.

Parmi les formations de longue durée au management, certaines se sont adaptées au public spécifique des salariés, aménageant le rythme des cours et la pédagogie. À l’Institut national des études territoriales (Inet) de Strasbourg, le master 2 en management public territorial pousse loin la logique de la formation-action.

Pendant 40 des 85 jours de formation étalés sur dix-huit mois, les stagiaires – des cadres territoriaux de position intermédiaire qui souhaitent évoluer vers un poste de directeur général – mènent une vraie mission de consultant dans une collectivité territoriale qui n’est pas leur collectivité d’origine.

De vraies missions de consultants

Les missions sont collectées par l’Inet, à l’issue d’un appel à projets. Chaque année, cinq d’entre elles sont confiées aux stagiaires qui les réalisent par groupes de quatre ou cinq. Quelques exemples de missions : la création d’un service départemental d’action sociale, le projet de rapprochement de collectivités avec redéfinition des axes stratégiques, la gouvernance et le management territorial d’un service départemental d’incendie et de secours. « Les missions de consultance sont très lourdes à gérer, mais elles sont très appréciées et sont d’un grand apport pédagogique. Les stagiaires y trouvent un terrain de mise en œuvre des apports théoriques. Ils se confrontent aussi à des problématiques stratégiques qu’ils rencontreront dans leurs prochaines fonctions. À travers la mission, ils apprennent à prendre du recul et acquièrent une nouvelle dimension », souligne Julie Kerguelen, conseillère formation à l’Inet.

La mission donne lieu à une restitution devant les commanditaires (élus et direction générale des services) puis, pour l’obtention du master, devant un jury composé d’universitaires et de directeurs territoriaux.

Pour les collectivités, c’est aussi une opération gagnante, même si elles participent aux frais de transport et d’hébergement (10 000 euros). « Elles bénéficient d’un regard extérieur et neuf mais d’un cadre territorial qui connaît mieux leur problématique qu’un consultant », estime Julie Kerguelen. La méthode a porté ses fruits avec des taux de réussite approchant 100 %, malgré un niveau exigeant.

SCANIA, TERRAIN D’EXPÉRIMENTATION

Fanny Taranne, RRH à Scania, se félicite du choix de l’Institut d’économie et de management-IAE de Nantes par Frédéric Saba, responsable logistique chez ce constructeur de camions, qui a mené un travail autour des compétences dans le cadre de l’option RH du master en administration des entreprises, afin de modifier l’organisation de son service : « L’IAE a renforcé sa motivation et son implication dans la démarche compétences. Il est devenu un vrai allié des RH pour travailler sur les projets de développement RH et a aujourd’hui une vision globale des process », constate la RRH. Point fort de ce cursus sur deux ans : la réalisation, en seconde année, d’un projet sur une problématique intéressant le stagiaire dans l’une des options choisies (RH, contrôle de gestion, innovation et entrepreneuriat).

« La force du master, c’est d’allier apports universitaires et opérationnels. Nous leur donnons des grilles de lecture pour qu’ils soient capables d’analyser les situations et d’en comprendre les enjeux. En appliquant ces outils théoriques à un cas concret qui les intéresse, ils se les approprient plus facilement », explique Brigitte Charles-Pauvers, responsable du MAE.

« J’ai monté le projet avec ma RRH, explique Frédéric Saba. Et j’ai été guidé dans mes lectures par les intervenants de l’IAE. Le travail sur projet stimule l’apprentissage théorique. À force de lire des bouquins et d’en parler en groupe – car on profite aussi de l’expérience professionnelle des autres stagiaires –, on s’aperçoit que la première solution à laquelle on pensait n’est pas forcément la bonne, et on aboutit à quelque chose de plus réaliste. » Le projet a contribué à sa réussite au diplôme en juillet 2013.

Auteur

  • V. Q.