La psychosociologie du travail se propose d’étudier le travail en tant qu’il se situe au fondement de la construction du sujet et des unités sociales. Issu du premier colloque international de psychosociologie du travail, qui s’est tenu au Brésil en 2012, ce numéro de la Nouvelle revue de psychosociologie rappelle les concepts mis en œuvre par cette discipline et les enjeux essentiels du travail dans la vie des individus et des groupes sociaux.

Ce numéro repère notamment ce que cette discipline partage avec les autres disciplines du travail que sont l’ergonomie, l’ergologie, la psychopathologie ou la clinique de l’activité. La perspective transnationale permet de relativiser la dimension salariale du travail qui, si elle concerne bien la majorité de la population dans nos pays, est loin d’être dans le monde la seule forme sous laquelle se décline l’activité. Par ailleurs, cette lecture du travail selon le prisme de l’emploi tend à occulter l’activité domestique ; une forme de travail à part entière, utile et structurante pour l’individu comme pour les groupes sociaux.

C’est donc bien l’activité qui doit être placée au cœur de l’intervention psychosociologique et des recherches-actions destinées à la remédiation des effets délétères du travail. En fin d’ouvrage, le sociologue Eugène Enriquez rappelle que, contrairement à ce que prétendait Marx, le travail ne constitue pas l’essence de l’homme. Ce n’est que l’une des activités d’une espèce dont le propre est d’être créatrice d’œuvres, d’objets ou simplement de famille, par exemple. Définition qui suppose que les hommes ne soient pas totalement prisonniers de leur rôle d’agents économiques.

La psychosociologie du travail. Perspectives internationales

Nouvelle revue de psychosociologie, n° 15, Èrès, 330 pages, 26 euros.