E & C : Dans le cadre du contrat de génération, les PME pourront prochainement disposer d’un outil en ligne développé par l’Omig. De quoi s’agit-il ?
M. R. : Des accords de branche sont ou vont être signés. Cela va conduire les entreprises couvertes – ayant un effectif de 50 à 299 salariés – à s’intéresser au contrat de génération. Seul l’établissement d’un diagnostic sur la situation des jeunes et des seniors sera nécessaire pour bénéficier de l’aide prévue par le dispositif. Encore faut-il que ce diagnostic soit rapidement réalisable et ne soit pas perçu comme une contrainte… D’où cet outil dédié que nous avons proposé au ministère du Travail, développé à sa demande, et qui est en cours de validation par ses services. Il devrait être accessible gratuitement, début septembre, sur le site du contrat de génération et sera diffusé auprès des organismes relais : Aract, Direccte…
E & C : Comment les intéressés devront-ils procéder ?
M. R. : L’alimentation de l’outil avec toutes les données utiles sur les salariés, pour la plupart issues de la paie – ancienneté, métier, compétences, date prévue de départ à la retraite… – permettra de construire une pyramide des âges. Son analyse doit être le point de départ d’une réflexion que l’outil, par le biais d’une série de questions, va aider à structurer. Il ne suffit pas à l’employeur de constater qu’il va perdre des compétences clés dans les trois ans. Il lui faut aussi s’interroger sur les possibilités de retrouver ces compétences dans telle ou telle région ou sur une éventuelle adaptation de sa politique de rémunération pour recruter rapidement des jeunes. Avec cette application, il aura des chiffres, mais également un résumé des pistes à suivre pour manager les âges. Nous avons aussi pensé aux PME que la démarche pourrait rebuter en proposant une version “flash” reposant sur les chiffres clés de l’entreprise.
E & C : Quelles sont vos autres pistes pour favoriser l’adoption du contrat de génération ?
M. R. : Afin que chacun ne refasse pas ce qui a déjà été fait, nous avons proposé de faire un recensement des outils existants – sur la négociation d’accords génération, le transfert de compétences, le tutorat… – pour les rassembler sur le site du ministère. Le projet est en cours. Mais nous pourrions aussi multiplier les conférences visant à expliquer aux entreprises que l’intergénérationnel va être un sujet de plus en plus prégnant, qu’elles ont intérêt à prendre en compte.
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