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LES PETITS PAS DE LA REPRÉSENTATION MONDIALE DU PERSONNEL À AXA

Pratiques | publié le : 16.07.2013 | HUBERT HEULOT

Le comité d’entreprise européen d’Axa sert de base à un début de dialogue social à l’échelle du monde.

Olivier Pelras, secrétaire (CFDT) du comité d’entreprise européen (CEE) d’Axa, rêve qu’à la prochaine réunion du CEE, en novembre à Paris, deux représentants des 8 000 salariés du groupe au Japon interpellent le Pdg, Henri de Castries. « ça va l’intéresser. Après tout, il n’a pas d’autres occasions de savoir en direct ce que pensent les troupes, par exemple des changements perpétuels auxquelles elles sont soumises. C’est aussi la seule tribune dont il dispose pour s’adresser à cette échelle à des représentants du personnel et leur expliquer sa logique. »

Présence exceptionnelle de représentants japonais

La direction d’Axa confirme que des représentants japonais viendront au prochain CEE. Toutefois, « ils ne sont invités que de manière exceptionnelle, indique Guillaume Floquet, directeur adjoint des RH du Groupe Axa, dans le cadre de nos initiatives pour permettre aux représentants européens du personnel de mieux appréhender la dimension globale d’Axa et l’environnement mondial dans lequel nous opérons ». Le 15 avril dernier, des représentants du comité européen et des délégués du personnel d’Axa Japon avaient décidé la mise en place d’un réseau de correspondants entre le CEE et les représentants du personnel des pays extra-européens. C’est ainsi, par petites touches, qu’une forme de dialogue social à l’échelle mondiale naît dans le groupe Axa.

La nécessité d’un dialogue social mondial vient, selon les syndicats, de ce que le groupe s’est mondialisé : présent dans 70 pays, il croît beaucoup en Asie. Son métier change avec l’essor, partout, de l’assurance directe, de la digitalisation – l’informatique étant centralisée en Inde –, qui font évoluer les processus de travail. « Le paradoxe du comité européen, c’est qu’Axa ne s’est jamais structuré sur une base européenne, mais mondiale et éclatée : la zone France ; tout ce qui est “britannique” ; l’Europe du Nord ; la Méditerranée, qui inclut une partie de l’Amérique latine ; l’Asie », indique Olivier Pelras.

En 2009, les représentants du personnel européen ont demandé la création d’un forum mondial. Ils ont obtenu qu’un membre du bureau du comité européen soit chargé des relations extra-européennes. Cela permet aux syndicalistes de nouer des contacts, en découvrant dans le même temps la difficulté d’aller au-delà.

Relations extra-européennes

Olivier Pelras, investi sur le sujet, a rencontré en Turquie, où il s’était rendu en compagnie du DRH Monde d’Axa, « des salariés turcs sollicités par la direction en l’absence de structures de représentation du personnel ». Il est allé en Inde plaider auprès du DRH local l’implantation d’un syndicat. « Mais Axa ne pouvait passer outre les institutions d’origine anglo-saxonnes, selon lesquelles la majorité des salariés doivent d’abord le vouloir. » Il a tenu une conférence vidéo avec le secrétaire du comité d’entreprise au Mexique et le DRH local. La réalité sociale locale lui semblant compliquée, il compte sur l’expatriation d’un collègue sur place pour mieux l’appréhender. Au Maroc aussi, entamer un travail en commun lui a paru difficile : « Nous n’aurons jamais de comité d’entreprise mondial avec des représentants de chaque pays. Dans un premier temps, je souhaite l’expression de délégations de l’extérieur invitées à intervenir à chaque comité européen », explique Olivier Pelras.

Auteur

  • HUBERT HEULOT