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GRÂCE À LA GTEC, DES PME DE L’AVEYRON LUTTENT CONTRE LES TMS

Pratiques | publié le : 16.07.2013 | CATHERINE SANSON-STERN

Une gestion territoriale des emplois et compétences (GTEC) lancée dans le bassin de Decazeville (Aveyron) en 2011 a débouché sur une action de prévention des TMS, avec le soutien des acteurs locaux.

Une action de prévention des TMS a vu le jour en 2012 au sein d’une démarche de GTEC (1) dans l’ancien bassin minier et sidérurgique de Decazeville (Aveyron) et dans les trois cantons voisins (Montbazens, Capdenac, Aubin). « Le fil rouge était la sécurisation des parcours professionnels, explique Philippe Holt, en charge de l’ingénierie du projet pour le Midact (2). Le groupe de travail sur le maintien des emplois et des compétences a débouché sur une action de prévention des TMS (troubles musculo-squelettiques), ce qui est original dans une démarche de GTEC. »

Une demi-journée d’information a réuni une cinquantaine de personnes d’une vingtaine d’entreprises de la zone, puis une formation-action “animer un projet de prévention TMS”, financée par la Carsat et suivie par l’ergonome du Sista (Service interentreprises de santé au travail), a été proposée. « Notre objectif est de maintenir dans l’emploi en bonne santé, prévenir la désinsertion professionnelle, les accidents du travail et les maladies professionnelles, explique Guy Hourriez, ingénieur-conseil au département risques professionnels de la Carsat. Nous avons considéré qu’un des moyens permettant la GPEC est d’éviter la perte des compétences causée par les TMS. »

Accompagnement de deux ans

Cinq PME de l’industrie, des services à la personne, du nettoyage et du bâtiment, employant 800 salariés, ont participé à partir d’octobre 2012 à six jours de formation répartis sur six mois, avec des actions à mettre en place dans l’intervalle. Trois entreprises ont poursuivi la démarche. « Cette action porte ses fruits, avec des projets de formation et de prévention dans des PME de 50 salariés comme dans de plus grosses, se félicite Guy Hourriez. Et avec un accompagnement de deux ans, on soutient mieux la démarche. » Le Fact (Fonds pour l’amélioration des conditions de travail) finance un suivi de 24 mois pour les entreprises de moins de 250 salariés.

Implication de la direction et des salariés

SAM Technologies, fabricant de pièces automobiles employant 460 salariés, est une des entreprises participantes. « Nous avions la volonté d’améliorer les conditions de travail, mais il nous manquait l’impulsion, reconnaît Aurélie Juillard, responsable hygiène-sécurité-environnement. Cette action TMS a été un bon moyen de nous lancer en impliquant la direction et les salariés. Nous n’avions aucune prévention des TMS auparavant. » SAM a enregistré 34 accidents du travail en 2012 et 21 maladies professionnelles en trois ans, pour un coût annuel de 1,2 million d’euros. « Nous nous sommes engagés à faire baisser les TMS, AT et MP pour réduire le taux de cotisation (2,99 %), l’absentéisme (5 % par mois) et favoriser l’attractivité de l’entreprise », explique la responsable.

Un questionnaire a permis de constater que 70 % des salariés du service finition avaient eu des douleurs au poignet droit dans l’année écoulée. « Nous avons déterminé les sollicitations gestuelles et les postures contraignantes pour chaque phase d’activité avec l’aide de la vidéo, témoigne Aurélie Juillard. Un groupe de travail chargé de trouver des solutions s’est mis en place le 17 juin. Notre objectif est de faire baisser de 10 % le taux d’AT-MP à partir de 2016. »

(1) La démarche est menée par l’association Pour une GTEC en Ouest Aveyron, dont font partie notamment la CCI, la chambre des métiers, les communautés des communes, les partenaires sociaux et l’Union des entreprises de l’Aveyron. La Direccte de l’Aveyron la finance à travers une convention Adec/Edec de 140 000 euros sur deux ans.

(2) Association régionale pour l’amélioration des conditions de travail en Midi-Pyrénées.

Auteur

  • CATHERINE SANSON-STERN