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S’impliquer avec détachement

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 16.07.2013 |

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S’impliquer avec détachement

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L’avenir semble passer par l’engagement des salariés. Il n’y a pas une interview de dirigeant ou un discours interne qui ne souligne l’importance de l’implication de chacun. Mais qu’en disent les entreprises expérimentées sur le sujet ?

Pour obtenir l’engagement, le sens de l’effort demandé doit être clair. Car personne ne s’engage sur du flou. Aujourd’hui, les collaborateurs s’interrogent : « S’impliquer, d’accord, mais pour aller vers quoi ? En donnant quel sens à notre action ? » La première étape de l’engagement des salariés commence donc par expliciter la direction choisie en précisant ses intentions.

Deuxième aspect : pas d’engagement si le climat est à la peur. Dans la plupart des organisations, l’exigence d’efficacité augmente. Il s’agit d’atteindre des objectifs toujours plus élevés, souvent dans une atmosphère de tension et d’appréhension. Les personnes hésitent, car si elles ne parviennent pas à faire des miracles, la sanction tombe : elles peuvent perdre leur poste ou être mises à l’écart. La sagesse consiste presque à tout faire pour ne pas se faire remarquer. « Mieux vaut ne pas faire de zèle, car en s’engageant, le risque de faire des erreurs augmente. » La suite est évidente : adieu l’implication.

En fait, l’énergie pour relever les défis de l’entreprise, chacun la donne bien volontiers, surtout quand trois ingrédients essentiels de la motivation sont présents : aimer son métier, entretenir une relation de confiance avec son manager et travailler dans une ambiance positive. Contrairement à ce que l’on croit, la capacité d’engagement des salariés reste forte, mais ils ne la déploient pas sous n’importe quelles conditions.

On remarque que les collaborateurs qui s’en sortent le mieux savent allier implication et détachement. L’implication pour s’engager dans ce qu’ils font, se sentir concernés, avoir à cœur les résultats ; le détachement pour prendre du recul et ne pas se laisser happer par le stress. Par exemple, résister à l’énervement face aux prises de position des uns ou aux faiblesses des autres, savoir relativiser et garder la tête froide dans les périodes d’incertitude. La vie ne va pas s’arrêter si l’on n’obtient pas sur le champ les réponses voulues à ses attentes. Quand on remet chaque chose à sa juste place, que l’on garde du recul sur les événements mais aussi sur ses propres émotions, on devient plus fort. Parvenir à un “engagement détaché”, voilà sans doute la nouvelle façon de travailler sans se consumer.

Profitons de l’été pour nous entraîner ! La rupture des vacances permet de prendre de la distance par rapport à son travail et de relativiser certaines tensions entre collègues. On a davantage de temps pour le recul, la réflexion. Et on a surtout l’occasion de remettre au premier plan d’autres centres d’intérêt : sa famille, ses amis, ses passions, le sport. Sans oublier la nature, l’agent de régulation de nos émotions par excellence et notre meilleur ressourcement.