Selon Georges Corm, économiste et historien, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 et le développement du colonialisme du 16^e au 19^e siècles étaient les prémices de la mondialisation. Aujourd’hui, on assiste à l’émergence d’un pouvoir absolu, de nature aussi bien politique qu’économique et social, qui s’appuie sur une vaste bureaucratie de mieux en mieux structurée par des modèles mathématiques de gestion financière, confortés par une idéologie médiatique, culturelle, politique, standardisée sur le modèle américain.

Tout se passe dans le monde comme si, après la faillite des modèles communistes de gouvernance, l’ultralibéralisme avait raflé la mise, transformant le capitalisme en horizon indépassable de la modernité. Les turbulences liées à la récente crise financière mondiale ne semblent rien remettre en cause, si ce n’est par des mesures cosmétiques sur les régulations financières, la lutte contre le blanchiment et les paradis fiscaux. Pour l’auteur, ces aménagements ne changent rien au pouvoir déstructurant d’une économie tout entière focalisée sur les mécanismes du marché.

C’est l’idéologie même au fondement de la société de consommation qui demande à être repensée dans son ensemble. Les hommes et les femmes sont la matière première essentielle de l’économie globalisée. Une critique radicale et osée de la mondialisation, qui propose d’aller chercher les forces de changement jusque dans les doctrines catholique ou de l’islam.

Le Nouveau Gouvernement du monde

Georges Corm, La Découverte, 311 pages, 9,99 euros.