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Enquête

CENTRE DE SERVICES PARTAGÉS

Enquête | publié le : 02.07.2013 | L. G.

Italcementi France-Belgique accélère son recours à l’externalisation via un centre de services créé par Demos Outsourcing et partagé avec d’autres entreprises.

Sept années d’externalisation auprès de Demos Outsourcing et une accélération récente confirment l’intérêt de la formule pour l’entreprise cimentière. Depuis janvier 2013, CCB, la filiale belge, pratique aussi l’externalisation de sa formation professionnelle sur la base de l’expérience acquise par Italcementi en France avec son prestataire français. « Un audit sur le système réglementaire et financier belge a été mené par les consultants de Demos en 2012, qui a conduit à une externalisation administrée depuis la France, explique Michaël Vautier, directeur du développement des ressources humaines et de la communication interne d’Italcementi France-Belgique. Six mois plus tard, aucun problème et une vraie plus-value apportée aux équipes formation belges, malgré les craintes naturelles du début. De plus, la politique de la filiale belge est désormais intégrée dans notre système d’information partagé. En fait, peu importe le champ réglementaire, le principe de l’externalisation peut s’adapter. »

Autre innovation récente : Italcementi a accepté de suivre Demos Outsourcing dans son projet d’installation à Buchelay, près de Mantes-la-Jolie (78), d’un centre de services d’externalisation (comptant 7 consultants et gestionnaires) partagé avec d’autres entreprises, dont la Caisse d’épargne.

À l’origine, Demos Outsourcing déléguait à demeure chez Italcementi une équipe dédiée à 100 %, constituée de quatre gestionnaires et d’un superviseur (soit 4,3 personnes ETP). Un consultant expert était le référent en matière juridique et légale et assurait le développement des compétences techniques de l’équipe. Italcementi gardait une coordinatrice formation et développement des compétences rattachée au directeur du développement des ressources humaines, deux chargés d’études rattachés aux responsables RH métiers et des correspondants formation sur site-entité.

« La formule était très confortable pour nous, reconnaît Michaël Vautier, mais parfois surdimensionnée une fois passés les pics d’activité dus au recueil des besoins et de la construction du plan. La création de ce centre de ressources partagées, qui reste géographiquement proche de notre site, permet une meilleure gestion des ressources, lors des pics d’activité liés à la saisonnalité de l’activité formation. De plus, l’engagement moral pris avec Demos était de contribuer à développer l’emploi local, ce qui a été fait par des recrutements sur le bassin mantois. C’est à priori moins de confort pour nous, mais très satisfaisant dans une approche plus globale. Par ailleurs, le bassin d’emploi est intéressant et d’autres sociétés peuvent être tentées de nous rejoindre ».

Une répartition classique des fonctions

Pour le reste, la nature de l’externalisation reste inchangée. « Demos Outsourcing avait été retenu à l’origine en raison de sa bonne connaissance de l’activité formation, de sa réponse adaptée au cahier des charges, qui prévoyait la mise en place d’un plan de qualité de services avec indicateurs mensuels, comité de pilotage, etc., et d’une offre de services diversifiée sur les problématiques formation », rappelle le directeur du développement des ressources humaines.

La définition des axes stratégiques, le recueil et l’analyse des besoins, l’élaboration du plan de formation, l’ingénierie pédagogique restent de la responsabilité de l’entreprise, via la collaboration entre la DRH, les directions générales et les managers de proximité.

En revanche, la gestion administrative et logistique de la formation, les déclarations légales, la relation avec les trois Opca du groupe et la recherche et l’optimisation des financements sont externalisées. En l’occurrence, Opca 3+ pour les sociétés Calcia, Unibéton, GSM, Socli ; Opca Transports pour Tratel et filiales ; Fafiec pour CTG. À noter : Michaël Vautier a intégré la structure de gestion patronale de l’Opca 3+, AG3+, ce qui a l’avantage de le rendre encore plus au fait des arcanes des collecteurs.

68 000 heures de formation

En 2012, les efforts formation des différentes sociétés ont varié de 2,8 % à 4,5 % de la masse salariale. 6 500 stagiaires pour 4 200 salariés ont été enregistrés, qui ont consommé 68 000 heures de formation pour un peu plus de 2 millions d’euros de coût pédagogique : 75 % des formations sont techniques et résultent d’obligations légales et réglementaires (sécurité, habilitations électriques, conduite d’engins).

Un comité de pilotage mensuel suit les actions et analyse les indicateurs de performance. Un comité stratégique annuel examine la volumétrie constatée et ajuste les prestations pour l’année à venir, la durée du contrat étant de trois ans. Le coût de l’externalisation a été fixé forfaitairement, sur la base d’une volumétrie de départs en formation qui varie peu d’une année sur l’autre.

« Cette organisation nous libère du temps pour optimiser les financements et former plus à moindre coût sans impacter la qualité, résume Michaël Vautier. Dans les meilleures années, jusqu’à 10 % des coûts pédagogiques sont pris en charge par les Opca, dans le cadre de la professionnalisation. Au bout de sept ans d’externalisation, tout scepticisme de départ a totalement disparu, et nous sommes avec Demos Outsourcing davantage devenus partenaires que client-fournisseur. »

ITALCEMENTI FRANCE-BELGIQUE

• Activité : Ciments, béton prêt à l’emploi, chaux, transport…

• Effectif France-Belgique (F. B.) : 4 050 salariés.

• Chiffre d’affaires F. B. : 1,8 milliard d’euros.

DU TEMPS LIBÉRÉ POUR L’E-LEARNING

Conséquence un peu inattendue de l’externalisation d’une grande part du processus formation, Italcementi développe désormais sa propre gamme e-learning en interne ! Depuis 2010, une personne du service formation, libérée des tâches administratives, est montée en compétence sur les aspects scénarisation et production, et assure désormais avec les directions opérationnelles la conception pédagogique et la réalisation technique de modules d’e-learning cœurs de métiers (32 modules de formation interne). « Nous mettons en place progressivement le blended learning sur nos formations produits, et devenons même de plus en plus centre de ressources e-learning pour d’autres filiales du groupe », se réjouit Michaël Vautier.

Auteur

  • L. G.