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PROJET VOLTAIRE CERTIFIE L’ORTHOGRAPHE DES SALARIÉS D’APRIL

Pratiques | publié le : 18.06.2013 | VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE

Près de 100 salariés de huit sociétés du groupe d’assurances April viennent de passer ensemble la certification en orthographe proposée par Projet Voltaire. Une action de formation expérimentale appelée à être étendue.

Pour la première fois, des salariés du même groupe ont fait certifier, ensemble, leur niveau d’orthographe et de grammaire : le 24 mai, au siège lyonnais de l’assureur April, 93 conseillers clientèle volontaires, assistants et managers de niveaux bac à bac + 5, ont passé le test du Projet Voltaire. Ce programme conçu par Woonoz vise à évaluer, après un entraînement spécifique, les compétences en langue française, comme le permettent le Toeic et le Toefl pour l’anglais. Chez April, 72 % des candidats ont obtenu plus de 500 points, note à partir de laquelle le niveau est considéré comme bon. Deux d’entre eux, ex aequo, sont même « experts » avec 890, l’une après 45 heures d’entraînement sur la plate-forme d’e-learning, l’autre après seulement 24 heures. Quant aux deux suivants, ex aequo à 866 points, ils ne s’y sont connectés que 16 et 10 heures. « Le logiciel s’adapte aux lacunes et au rythme de progression de chacun », explique Pascal Hostachy, fondateur de Woonoz.

Un double enjeu

À la direction d’April, Fabienne Ernoult, déléguée générale à la RSE, a piloté ce projet : « Nos salariés jalousaient un peu la certification en orthographe proposée à de jeunes recrues dans le cadre de notre nouvelle école d’insertion. » Un état des lieux a permis de révéler que les sociétés du groupe ne faisaient « que du curatif » en la matière et uniquement pour les plus en difficulté. « La formation en français était vécue comme une stigmatisation et une punition, poursuit-elle. Il y a pourtant un double enjeu : pour les personnes, leur professionnalisation, et pour l’entreprise, la qualité de service. » La proposition de participer à l’opération collective a, elle, motivé pour son côté ludique de challenge… même si la note obtenue par chacun est communiquée à lui seul.

La branche du courtage, qui a placé la maîtrise du français parmi ses thèmes prioritaires, a donné son accord pour que son Opca, Agefos-PME, finance en DIF cette opération pour April (environ 13 000 euros), puis pour tout autre adhérent qui désirerait suivre cet exemple. Agefos-PME rembourse encore, pendant un an, jusqu’à 30 heures par personne d’entraînement sur le logiciel. April, quant à lui, prend en charge, sur son budget RSE, la certification Voltaire de dix salariés dépendant, eux, de la branche assurance.

Qualité des e-mails

Satisfait de cette expérimentation, le groupe réfléchit déjà à son déploiement. « Fin 2012, nous avons ouvert un chantier d’amélioration de la qualité de nos e-mails, explique Rodolphe André, responsable développement clients. Parmi la dizaine de critères que nous avons définis figure la qualité de la langue écrite. » Un “chantier” similaire, sur l’accueil téléphonique, avait déjà conduit à la définition d’objectifs, conditionnant les primes d’intéressement, par société et par équipe.

Un état des lieux des e-mails est en cours pour définir les besoins en formation. Si, pour Rodolphe André, un bon niveau de français « doit faire partie des critères de recrutement », la possibilité de rendre obligatoire la certification n’est pas décidée. « Le caractère facultatif apporte beaucoup, estime Fabienne Ernoult. Les participants ont la volonté de grandir. » Jessica Raboutot, conseillère clientèle désormais certifiée, le confirme : « C’est un défi personnel… qui me prouve que j’ai encore des lacunes à combler ! » Quelles que soient les décisions, « il faudra du temps, assure Rodolphe André. On risque en effet de découvrir que des gens ne sont pas tout à fait à leur place dans un poste nécessitant de la rédaction. »

Auteur

  • VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE