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BIO PLANÈTE MISE SUR L’OSTÉOPATHIE POUR RÉDUIRE LES TMS

Pratiques | publié le : 18.06.2013 | SOLANGE DE FRÉMINVILLE

En 2011-2012, la Carsat Languedoc-Roussillon a encadré une expérimentation originale dans l’Aude. Objectif : tester l’ostéopathie comme méthode complémentaire de prévention des troubles musculo-squelettiques.

Inquiètes de la progression des troubles musculo-squelettiques (TMS), première maladie professionnelle en France, des entreprises expérimentent des solutions innovantes. C’est le cas de Bio Planète, une PME audoise qui produit des huiles alimentaires biologiques, et qui s’est tournée vers l’ostéopathie. Mais seulement après avoir engagé pendant quelques années une démarche visant à réduire la pénibilité au sein de l’entreprise, avec des résultats probants. « Sur la ligne de conditionnement des huiles en flacons, les gestes répétitifs et les manutentions étaient causes de TMS. L’automatisation d’une grande partie des tâches a soulagé les salariés. Ils ont évolué vers des postes d’organisation et de gestion de l’activité », indique Pascal Haltebourg, contrôleur de sécurité à la Carsat Languedoc-Roussillon, qui a accompagné cette démarche.

Tenir compte de l’individu, de son état et de ses capacités d’adaptation

« Des mesures nécessaires, mais insuffisantes », selon Jérôme Stremler, dirigeant de Bio Planète : « D’une part, certains postes ou des tâches ne peuvent être aménagés. D’autre part, il faut tenir compte de l’individu, de son état physique et de ses capacités d’adaptation aux contraintes de son poste de travail. » Soigné lui-même avec succès par un ostéopathe, il a convaincu un autre industriel audois, Lapeyre, d’engager une expérimentation en partenariat avec le Conservatoire supérieur d’ostéopathie (CSO, à Toulouse) et la Carsat Languedoc-Roussillon. L’idée étant de la mener dans un cadre scientifique, elle a été confiée à un élève du CSO, qui en a fait l’objet de son mémoire de fin d’études, en 2011-2012. Sous la conduite de deux praticiens, il a rencontré à trois reprises, individuellement, six salariés volontaires : trois administratifs et trois ouvriers affectés à des tâches de manutention ou de soudure. D’abord pour un bilan approfondi, ensuite pour deux séances de soin.

« L’ostéopathie permet une approche globale du sujet. Elle décèle des troubles fonctionnels, par exemple au niveau des articulations ou de l’équilibre postural », explique Christian Keriel, ostéopathe, qui a encadré le stagiaire. « Les soins peuvent améliorer le fonctionnement du corps. Mais nous donnons aussi des conseils : sur la façon de se préparer à son travail, par exemple en faisant des exercices de gymnastique adaptés, sur l’hygiène de vie et les temps de récupération. »

L’évaluation, par les six salariés volontaires, est positive : disparition de douleurs, amélioration de leur santé au travail. « L’intérêt de cette méthode est aussi d’aider les salariés à prendre soin d’eux-mêmes et à faire de la prévention », estime Jérôme Stremler. Bio Planète propose désormais de prendre en charge, pour chacun de ses salariés, une séance annuelle d’ostéopathie. L’objectif est aussi de mener une étude, avec dix entreprises, sur une période de deux ans, pour évaluer scientifiquement la contribution de l’ostéopathie à la prévention des TMS. La Carsat Languedoc-Roussillon a donné son accord de principe, dans la mesure où « cette approche ne se substitue pas au travail sur l’environnement et les postes de travail », souligne Pascal Haltebourg. Reste à réunir les financements.

Auteur

  • SOLANGE DE FRÉMINVILLE