En 2005 déjà, le ministère du Travail et le Commissariat général du Plan, qui avait alors publié un rapport sur “les métiers en 2015”, mettaient en garde contre la pénurie de main-d’œuvre qui menaçait certains métiers. À l’époque, le rapport avertissait : « La hausse du nombre de postes à pourvoir ne se traduirait par une baisse du chômage que si des mesures actives d’accompagnement des entreprises et des personnes sont mises en place. » 2015 n’est pas si loin et, aujourd’hui, les difficultés à pourvoir certaines offres d’emplois relèvent de handicaps clairement repérés : temps de travail morcelé, salaires faibles et conditions de travail difficiles. Notamment pour les métiers de service et de l’aide aux personnes, dont le rapport du Plan prédisait l’explosion de l’offre. Quant à certains emplois des secteurs de l’industrie ou du numérique, l’anticipation des besoins par les entreprises n’a pas été réalisée. Aujourd’hui, alors que le nombre de chômeurs est au plus haut, les mesures doivent être prises dans l’urgence. Et notamment en termes de formation. Encore faut-il que les entreprises et les secteurs aient identifié leurs besoins suffisamment en amont.

Les plus prévoyants ont déjà travaillé, entre autres, sur la reconversion des salariés dont les métiers disparaissent, sur l’attractivité en améliorant les conditions de travail, sur l’évolution des carrières… Autant d’actions préconisées en 2005, mais peu suivies d’effets.