Auteur en 2006 d’un manifeste remarqué en faveur de la diversité, le groupe Vinci décline son ambition dans l’ensemble de ses branches, filiales et régions. Dans l’est, le groupe s’est associé à l’Afpa Lorraine pour former, ces deux dernières années, deux groupes de 12 femmes présentant des qualifications très éloignées des métiers de chantier. En dépit d’un taux de réussite moyen, l’entreprise poursuit son effort de féminisation en le recentrant sur les métiers de l’électricité.

En 2011, le “club pivot” des ressources humaines de Vinci Est, qui regroupe les branches construction, travaux publics, énergie et parcs de stationnement du groupe, s’est investi dans un projet de mixité de ses chantiers. Présélectionnées par Pôle emploi, 12 candidates ont intégré l’Afpa pour suivre neuf semaines de formation préparant à la maçonnerie, à la conduite d’engins, aux métiers de l’électricité et à la pose de réseaux.

Pour la deuxième édition, chacune des branches de Vinci a préféré organiser ses recrutements féminins de manière autonome. « Les candidates se sont heurtées à des difficultés liées à l’éloignement. Mais celles qui sont allées jusqu’au bout ont obtenu de très bons résultats », témoigne Claude Dasque, responsable Développement RH de Vinci Energies France Pôle Est.

Les 12 stagiaires ont cette fois été retenues parmi un vivier de 50 candidates proposées par des agences d’intérim dans les bassins d’emploi de Nancy, Mulhouse, Strasbourg, Épinal et Belfort. Agées de 21 à 43 ans, elles présentaient des qualifications très différentes, du CAP vente au bac littéraire, toutes très éloignées des métiers du bâtiment. Alors que 12 stagiaires avaient été identifiées, seules neuf d’entre elles se sont présentées au centre Afpa de Pompey (Meurthe-et-Moselle) pour un parcours de découverte plus poussé de douze semaines financé par le conseil régional de Lorraine pour un montant total de 26 000 euros.

Quatre d’entre elles ont rapidement décroché faute de motivation ou de moyens. « L’entreprise a réalisé que les stagiaires se trouvaient en situation de grande précarité et a débloqué une enveloppe pour leur permettre de faire face aux frais d’essence et de nourriture. Dès lors, les candidates se sont montrées persévérantes et déterminées à sortir de la galère », témoigne Jany Bourgeois, responsable du projet à l’Afpa Lorraine.

L’une des cinq stagiaires restantes ayant dû décliner la proposition d’embauche, quatre femmes ont finalement signé, courant avril, un contrat de travail en alternance dans une filiale de Vinci Energies France Est, où elles devraient obtenir l’an prochain un titre professionnel d’électriciennes de niveau V équivalent à un CAP-BEP.