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Éditorial

Modèle français

Éditorial | publié le : 11.06.2013 | Guillaume Le Nagard

Examiner la responsabilité sociale des grandes entreprises conduit souvent à observer des démarches inédites : dans ce domaine règnent la “soft law” et l’approche des “best practices”, plutôt que les contraintes légales ou réglementaires. Par exemple, les groupes internationaux qui ont choisi de mieux assurer la protection sociale de tous leurs salariés dans le monde sont aussi rares qu’innovants.

Ces pionniers sont très majoritairement français, sans doute par une forme d’atavisme culturel et social : la Sécurité sociale est un des régimes les plus protecteurs du monde et les groupes signataires d’accords sociaux internationaux sont le plus souvent français. Un engagement, souvent inscrit dans un accord-cadre transnational, à fournir un niveau de couverture supérieur ou des garanties complémentaires de celles des régimes locaux : la démarche a les apparences d’une RSE à la française. C’est d’ailleurs ce qui a conduit le BIT, en partenariat avec l’Orse, à se pencher sur le cas de ces groupes tricolores. Danone, EDF, Larfage, PSA, Rhodia et quelques autres peuvent ainsi capitaliser sur un modèle qui fonde en partie leur attractivité dans des régions où ils ne bénéficient pas de la même réputation que dans leur berceau historique. Rétention, baisse de l’absentéisme, productivité : les avantages sont mesurables. Même si, pour l’heure, ces politiques de protection sociale ne sont pas prises en compte par les agences de notation, et donc par les investisseurs responsables.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard